Les eurobonds béninois ont reculé lundi, dans le sillage de la tentative de coup d’État avortée la veille. Si les pertes ont en partie été résorbées en séance, l’épisode ravive les craintes sur la stabilité politique à quelques mois des élections de 2025.
Les obligations internationales du Bénin ont accusé un net repli lundi, a révélé Reuters, au lendemain d’une tentative de coup d’État rapidement déjouée par les autorités. Le titre souverain arrivant à maturité en 2052 a perdu jusqu’à 1,8 cent pour s’échanger à 88,04 cents sur l’euro. Les obligations libellées en dollars ont suivi le mouvement, reculant d’environ 1,5 cent.
Les maturités longues, les plus sensibles au risque politique, ont enregistré les plus fortes baisses avant de se redresser partiellement. Les titres venant à échéance en 2038 et au-delà limitaient leurs pertes à un peu plus d’un cent en fin de séance.
Dimanche, le président Patrice Talon a annoncé que les forces de sécurité avaient « mis en échec » une tentative de prise de pouvoir menée par un groupe de soldats. Si l’épisode a été rapidement maîtrisé, il pourrait peser sur la perception du pays auprès des investisseurs, prévient BMI, une entité du groupe Fitch.
Selon BMI, les élections législatives et présidentielle prévues respectivement en janvier et avril 2025 devraient maintenir leur calendrier. Le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, est présenté comme favori pour la présidentielle.
Cette tentative de putsch intervient dans un contexte régional marqué par une série de ruptures constitutionnelles récentes au Niger, au Burkina Faso, au Mali, en Guinée et, plus récemment, en Guinée-Bissau.