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Comment Mariam Diaby veut créer le premier réseau national d’institut de beauté Nappy

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Professionnelle du marketing et de la communication, Mariam Diaby est l’ambassadrice du mouvement Nappy en Côte d’Ivoire. Elle a su transformer cette passion et ce savoir en entreprise en 2017 en lançant la première chaîne de centres capillaires accessibles, dédiée au soin et au coiffage des cheveux naturels.

La consommation des mèches est estimée à 40 millions d’unités par année avec une dépense de 3 200 milliards FCFA selon Business France. Ce marché est en croissance et les soins des cheveux constituent un segment important du marché des cosmétiques. Les consommatrices ivoiriennes sont prêtes à consacrer des parts importantes de leurs budgets pour les produits et les soins de beauté. Elles ont en majorité des cheveux défrisés ou coiffés avec des mèches ou extensions. Mais de nombreuses consommatrices ont des problèmes capillaires : alopécies, brulures lors des défrisages, mauvaises manipulations du cuir chevelu. Ces douleurs ont permis au mouvement Nappy ivoirien de naitre. Ce qui n’était qu’une mode est devenu une véritable tendance lourde qui concerne aussi bien les jeunes femmes que les femmes âgées.

Ce mouvement est devenu populaire en Côte d’Ivoire grâce à Mariam Diaby. Cette jeune ivoirienne dynamique a lancé il y a sept ans sur Internet Nappy de Babi. Ce qui était au départ un groupe d’une dizaine de personnes est devenu une page Facebook avec près de 27 000 personnes et un groupe d’environ douze mille personnes. Dans la communauté, les personnes aux cheveux naturels discutent et apprennent les bons gestes pour entretenir leurs cheveux crépus. Le groupe a mis en lumière le déficit en centre de soins destinés aux personnes aux cheveux naturels. En effet les rares centres existant avaient des prix élevés comme le montre le témoignage d’une  Nappy sur le site abidjanshow.com : « une amie, nappy elle-même, m’a conseillé un salon spécialisé dans le cheveu naturel. J’y suis allée ; super accueil, diagnostic de mes cheveux, traitement, coiffure, encouragement, et là, bam ! La facture…plus salée que la mer. J’avais fait 2 soins, des twists, acheté une crème nourrissante, et j’étais à près de 25 000 FCFA. »

C’est ainsi que naturellement germe l’idée de mettre sur pied un nouveau modèle de centre à coût abordable. C’est ainsi que nait en décembre 2017 Kun’si à Koumassi. Elle débute par le rachat d’un centre de beauté qu’elle transforme en centre spécialisée pour les cheveux crépus. Le modèle de revenu Kun’si repose sur trois sources de revenus : les soins des cheveux, la distribution des produits cosmétiques et les événements avec les marques (elle a organisé le Kun’si Tour à Yakro, Bouake et Daloa l’an dernier). Le modèle fonctionne et Mariam ouvre quelques mois plus tard un centre à Yopougon puis elle vient d’ouvrir un nouveau centre à Cocody Deux plateaux. Le centre est en plein développement : « nous accueillons en moyenne 30 à 40 % de nouveaux clients par mois, nous avons en moyennes 150 clients et près de 200 visites par mois » précise Mariam.

C’est un écosystème entier qui se développe autour du segment des cheveux naturels. En effet, Kun’si est en partenariat avec de grandes marques de cosmétiques internationales. De plus, des marques de cosmétiques locales ont émergé sur le marché pour proposer des produits naturels ou spécialisés pour les cheveux crépus.

Mariam ambitionne de créer la première chaine sous régionale de centre de beauté capillaire avec 10 centres en Côte d’Ivoire d’ici 3 ans et des centres au Burkina Faso et au Sénégal. Sa stratégie d’expansion est prudente et bien menée : elle a ouvert d’abord un espace dans un salon existant avant d’ouvrir son propre salon à Yopougon. Elle débute aussi dans un centre existant à Cocody pour son nouveau centre dans la commune. Le financement est un des obstacles majeurs pour cette expansion. Mariam a lancé et étendu son réseau sur fonds propre jusqu’à maintenant. Ensuite le second défi est de trouver une main d’œuvre qualifiée : « on a des difficultés à avoir de la main d’œuvre formée. Il y a de la main d’œuvre formée pour les cheveux naturels. Mais paradoxalement c’est le vide pour les cheveux naturels. »

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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