Le téléphone portable est en train de devenir l’un des principaux dispositifs d’accès au matériel de diffusion en Afrique. Le radiodiffuseur public de Côte d’Ivoire, RTI, a choisi de relever le défi plutôt que de prétendre qu’il n’existe pas. Dans un entretien accordé à Balancing Act, Sahifoulaye Kone, directeur numérique de RTI explique comment le numérique évolue dans le domaine du numérique.
Q: Nous sommes maintenant dans un monde multi-périphérique mais quelle est la réalité en Côte d’Ivoire?
R: En effet, le monde est multi-périphérique avec une forte croissance en Afrique. Selon les prévisions de Deloitte 2018, il y aura 330 millions d’abonnés aux smartphones en Afrique, qui passeront à 660 millions d’ici 2020 (une transition de 24% du combiné à 54%).
Aujourd’hui, nous constatons que les 15-35 ans passent plus de temps sur leurs téléphones que devant les écrans de télévision. Nous pouvons également voir dans nos statistiques que 86% de notre contenu est affiché sur un téléphone mobile.
Nous offrons une complémentarité avec les médias de diffusion: l’expérience de la télévision en ligne se poursuit sur le numérique avec les réseaux sociaux ou les téléspectateurs et les utilisateurs d’Internet engagés dans la conversation.
Grâce à cette vision, nous pouvons accéder à nos publics cibles via des programmes plus puissants via le portail d’applications RTI Mobile, à partir d’un smartphone ou d’une tablette.
Q: Quels services de streaming sont en concurrence en Côte d’Ivoire?
R: La compétition n’est pas seulement en Côte d’Ivoire. Lorsque les utilisateurs choisissent des contenus sur des appareils connectés à Internet, il est possible de choisir parmi les médias qu’ils peuvent trouver sur le net. C’est assez difficile pour nous.
Q: Qui utilise quels médias sociaux en Côte d’Ivoire ?
R: Comme dans de nombreux pays, ce sont bien sûr les jeunes qui utilisent les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire. Nous avons le grand public qui utilise Facebook et les gens instruits, qui utilisent Twitter.
Comme beaucoup d’entreprises, nous constatons que nous avons une majorité d’hommes (environ 60%) et de jeunes (15 à 34 ans). Nous savons par exemple qu’au moins un Ivoirien sur cinq possède un compte Facebook et que 22% de la population âgée de 15 ans et plus a un compte.
Q: Quel est l’impact des médias sociaux sur la diffusion?
R: Les médias sociaux nous permettent non seulement d’atteindre un public plus large, mais aussi en Côte d’Ivoire et à l’extérieur, mais aussi de promouvoir le contenu diffusé et donc de retenir de nouveaux téléspectateurs. C’est un excellent moyen d’interagir avec les communautés, de les écouter et de partager avec elles. Certains commentaires sont partagés avec l’éditorial et enrichissent nos programmes.
Q: Comment la RTI évolue-t-il pour relever le défi numérique?
Pour répondre au mieux aux besoins numériques des utilisateurs, vous devez être attentif et constamment en attente. Nous partageons les retours des internautes avec les équipes éditoriales des chaînes de télévision et de radio.
Nous restons en contact avec le marché et l’environnement technologique afin d’anticiper et de le suivre pour notre stratégie et nos plans d’action.
Q: Comment allez-vous attirer le public sur les nouvelles chaînes numériques?
R: Sans entrer dans les détails, nous travaillons sur l’écoute, la créativité et la différenciation.
Par exemple, lors de la dernière Coupe du monde, les internautes ivoiriens ont pu regarder des images en direct à la télévision ou sur leur écran et superposer un flux radio en direct ou un flux RSS aux images en direct sur leur écran.
Q: Quelle est la taille de votre public dans le monde entier?
R: Aujourd’hui, 60% de notre audience du site Web et des réseaux sociaux provient des Ivoiriens du pays, et les 40% restants proviennent de la diaspora d’Afrique de l’Ouest ou de l’Europe en particulier.
Voici quelques chiffres au 10 août 2018.
– 2 006 721 abonnés sur toutes les pages Facebook du groupe.
– 480 000 abonnés sur toutes nos pages Twitter.
– 358 511 abonnés sur YouTube.
– 97 000 abonnés sur Instagram.
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