Avec 730 kg d’or extraits en 2024, l’exploitation artisanale affiche une forte progression en Côte d’Ivoire. Mais son poids reste faible au sein du secteur minier national, et le gouvernement souhaite accélérer sa structuration pour en faire un levier de développement responsable.
Une dynamique de croissance marquée entre 2022 et 2024
L’exploitation minière artisanale connaît un regain d’activité en Côte d’Ivoire. D’après les chiffres annoncés le 29 avril par le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, la production issue de cette forme d’activité a atteint 730 kg d’or en 2024, contre 392 kg en 2022. Soit une hausse de 86,2 % en seulement deux ans.
Cette évolution témoigne d’un certain dynamisme du segment, qui reste encore sous-exploité mais suscite désormais l’intérêt croissant des autorités. Toutefois, malgré cette progression, l’exploitation artisanale ne représente que 1,2 % de la production minière nationale, estimée à 59 tonnes pour l’année 2024.
Une vision pour une exploitation artisanale durable
L’ambition affichée est claire : faire de cette activité un vecteur d’inclusion économique, capable de générer des revenus formels et durables dans les zones rurales. Cela passera par une structuration du secteur, incluant :
- L’amélioration de l’accès au financement pour les artisans miniers;
- La création de zones d’exploitation sécurisées;
- Le renforcement des contrôles environnementaux;
- La lutte contre l’utilisation de produits chimiques toxiques.
« Nous voulons bâtir une exploitation artisanale responsable, productive et pleinement intégrée dans le tissu socio-économique ivoirien », a déclaré le ministre.
Le potentiel du sous-sol ivoirien, un contexte porteur
Cette stratégie d’encadrement intervient dans un contexte de révélations géologiques majeures. Entre fin 2022 et mars 2025, la Côte d’Ivoire a identifié plusieurs nouveaux gisements de coltan, nickel, cuivre et or, renforçant ainsi son attractivité sur la scène minière ouest-africaine.
Si l’exploitation industrielle domine encore largement, les autorités estiment que l’artisanat minier peut jouer un rôle complémentaire, à condition d’être formalisé, professionnalisé et durable.