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Immobilier : les crédits bancaires progressent de 13 % dans l’UEMOA en 2024

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En 2024, les crédits bancaires à l’immobilier ont atteint 1 472,8 milliards FCFA dans l’UEMOA, en hausse de 13,4 %. Une progression nette mais encore en retrait par rapport au pic de 2021, confirmant une reprise prudente du financement immobilier dans la région.

Un marché immobilier qui rebondit… sans rattraper son sommet

Le secteur immobilier renoue avec la croissance, mais sans encore retrouver son niveau d’avant-crise. D’après les données publiées par la BCEAO, les crédits bancaires à l’immobilier se sont établis à 1 472,8 milliards FCFA en 2024, contre 1 298,7 milliards en 2023, soit une hausse de 13,4 %.

Ce chiffre confirme un redémarrage du financement immobilier, amorcé timidement en 2023 après une chute brutale en 2022. Le niveau actuel reste toutefois inférieur au pic de 2021, où les crédits avaient atteint 1 801,4 milliards FCFA, avant de chuter de près de 30 % en un an.

Une préférence des banques pour les projets sécurisés

Dans un environnement encore prudent, les banques commerciales privilégient les projets adossés à des garanties solides : foncier maîtrisé, préventes contractuelles, maîtrise d’ouvrage institutionnelle. Les promoteurs les mieux financés sont souvent des groupes déjà installés, capables de proposer des résidences collectives, des logements en bande ou des projets mixtes dans les grandes métropoles (Abidjan, Dakar, Lomé…).

Pour les établissements bancaires, le crédit immobilier reste une valeur refuge, offrant un profil de risque jugé plus lisible que le commerce, l’exportation ou l’agriculture non encadrée. Cette orientation se traduit également par une réallocation progressive des concours bancaires vers l’investissement à moyen ou long terme.

Une offre bancaire encore inaccessible pour de nombreux ménages

Malgré ce rebond, l’accès au crédit immobilier reste réservé à une clientèle solvable et formalisée. Les emprunteurs sont majoritairement des salariés du secteur public ou privé formel, disposant d’une épargne préalable et d’un historique bancaire.

Les taux appliqués aux particuliers varient selon les profils, les garanties et la durée, qui dépasse souvent 10 à 15 ans. Le développement du crédit hypothécaire accessible aux classes moyennes reste limité par l’absence de fichiers fiables, de mécanismes de garantie partagée, et par le coût du foncier.

Quelles perspectives pour 2025 ?

Si la progression de 2024 traduit un redémarrage certain, le rythme reste encore trop faible pour compenser les effets de la contraction de 2022. La question centrale demeure : les banques sont-elles prêtes à élargir le profil des bénéficiaires, au-delà des seuls promoteurs structurés et des fonctionnaires solvables ?

La réponse dépendra de plusieurs leviers :

  • de nouveaux produits bancaires adaptés à l’économie informelle,
  • une amélioration de la titrisation du foncier,
  • et un accompagnement plus actif de l’État et des bailleurs dans les programmes de logements abordables.

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