Le FMI et les autorités burkinabè ont trouvé un terrain d’entente pour valider la troisième revue du programme économique soutenu par la Facilité élargie de crédit. Une fois approuvée par le Conseil d’administration, cette revue débloquera un nouveau financement de près de 19,5 milliards FCFA, portant l’ensemble du soutien à plus de 78 milliards FCFA.
Le Burkina Faso progresse sur la voie de la stabilité macroéconomique, malgré des vents contraires. Le Fonds monétaire international a annoncé la conclusion d’un accord au niveau des services avec les autorités burkinabè, ouvrant la voie à un décaissement de près de 19,5 milliards FCFA( 32 millions de dollars).
La croissance du pays, estimée à 5 % en 2024, surprend positivement dans un environnement où l’insécurité persistante et les contraintes budgétaires auraient pu brider l’activité. L’agriculture et les services soutiennent cette dynamique, tandis que l’inflation devrait passer de 4,2 % en 2024 à 3 % en 2025.
Mais cette embellie ne masque pas les défis. Le déficit budgétaire global a dépassé les objectifs du programme, atteignant 5 % du PIB. Plusieurs critères, dont les plafonds sur le déficit primaire et les arriérés, n’ont pas été respectés. Le gouvernement, sous pression, a donc revu sa trajectoire budgétaire : le budget 2025 mise sur une consolidation de plus de 2 points de PIB, tout en augmentant les dépenses prioritaires dans l’éducation, la santé et la protection sociale.
Fait notable : l’exécutif s’est engagé à ramener le déficit à 3 % d’ici 2027, en ligne avec les critères de convergence de l’UEMOA. Le FMI, de son côté, se montre souple : si le Burkina parvient à sécuriser des financements externes supplémentaires (0,7 % du PIB), une cible de déficit révisée à 4 % du PIB pourrait être tolérée en 2025.