En 2024, le Fonds d’Entretien Routier de Côte d’Ivoire a vu son activité progresser, avec un chiffre d’affaires en hausse de 26 %. Mais le résultat d’exploitation, à peine positif, confirme les tensions croissantes sur la structure de coûts de l’établissement public.
Une croissance de l’activité portée par les travaux routiers
Selon les états financiers publiés par le FER, le montant des travaux et services vendus s’est élevé à 42,9 milliards FCFA en 2024, contre 34,1 milliards FCFA en 2023. Soit une progression annuelle de +26 %, témoignant de l’intensification des chantiers ou d’un renforcement du financement de l’entretien routier.
Cette croissance a aussi permis de faire progresser la valeur ajoutée à 18,6 milliards FCFA, en hausse de 28 % sur un an. En apparence, l’activité est dynamique.
Un résultat d’exploitation qui reste sous pression
Malgré cette croissance, le résultat d’exploitation 2024 atteint seulement 379 millions FCFA, soit moins de 1 % du chiffre d’affaires. En 2023, ce résultat était même négatif (-418 millions FCFA). L’ amélioration reste donc très relative.
Plusieurs postes de dépenses ont fortement augmenté entre 2023 et 2024 :
- Les charges de personnel ont bondi de 41 %, atteignant 13,3 milliards FCFA;
- Les achats de matières et les prestations de services externes ont totalisé plus de 34 milliards FCFA;
- Les charges d’amortissement sont restées élevées, à plus de 6,2 milliards FCFA.
Résultat : l’excédent brut d’exploitation progresse légèrement, mais reste insuffisant pour dégager des marges opérationnelles confortables.
Un résultat net à zéro, sauvé par les produits exceptionnels
Le résultat financier se dégrade fortement, passant de -452 millions FCFA en 2023 à -1,91 milliard FCFA en 2024. Ce creusement s’explique notamment par des frais financiers proches de 2 milliards FCFA, ce qui pourrait refléter un endettement croissant ou des conditions de refinancement moins favorables.
Ce déficit financier est compensé par plus de 3,8 milliards FCFA de produits hors exploitation (reprises de provisions, cessions d’immobilisations, produits divers), permettant de maintenir un résultat net à zéro.
Une dépendance aux produits exceptionnels
La structure des résultats du FER souligne une dépendance croissante aux produits non récurrents pour préserver l’équilibre comptable. Le modèle économique semble fragile, avec un cœur d’exploitation qui peine à générer de la rentabilité, malgré une activité en croissance.
Le rapport de gestion 2024, non encore publié à ce jour, devrait permettre d’éclairer les arbitrages opérés par la direction et les perspectives de redressement opérationnel.