La proportion de femmes disposant d’un compte est passée de 37% en 2021 à 54% en 2024. Un bond porté par le mobile money. Mais leurs pratiques restent dominées par l’informel, entre tontines et prêts familiaux.
Un rattrapage spectaculaire
Le Global Findex 2024 révèle une avancée majeure pour l’inclusion féminine en Côte d’Ivoire. En trois ans, la part de femmes disposant d’un compte est passée de 37% à 54%, réduisant l’écart avec les hommes à seulement 7 points (contre 27 en 2021). Ce rattrapage tient avant tout au mobile money, qui a offert aux femmes un accès simple et peu coûteux à un compte, sans les contraintes des banques traditionnelles.
Des pratiques financières encore peu modernes
Derrière ce progrès, les habitudes restent toutefois largement traditionnelles. Seules 6% des femmes ont emprunté auprès d’une institution financière en 2024, contre près de la moitié qui continuent de recourir à la famille ou aux proches. L’épargne suit la même logique : 32% déclarent avoir épargné, mais à peine 8% l’ont fait via une banque. La majorité privilégie encore les systèmes informels – tontines, cash conservé à domicile ou compte mobile utilisé comme simple tirelire.
Entre modernité et tradition
Le mobile money a permis aux femmes de franchir une première étape vers l’inclusion financière moderne. Mais cette avancée reste superficielle : elles utilisent massivement le digital pour les paiements et transferts, sans accéder pleinement aux produits financiers structurants comme le crédit productif, l’épargne institutionnelle ou la micro-assurance.
Les femmes ivoiriennes ont réduit leur retard grâce au mobile money. Mais leur rapport à la finance demeure hybride : moderne dans l’accès, traditionnel dans les usages. Un défi pour les banques et les fintechs, qui devront inventer des solutions adaptées à des profils encore largement ancrés dans l’informel.
📌 Cet article fait partie du dossier Afriveille :
👉 [Inclusion financière – Global Findex 2024]
