En désaccord avec la gouvernance actuelle de la CEEAC, Kigali annonce son retrait de l’organisation régionale. Cette rupture traduit une dégradation des relations avec la RDC, alors que les enjeux de stabilité et d’intégration économique se complexifient dans la région des Grands Lacs.
Nouvel épisode de la détérioration des relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo : Kigali a annoncé, samedi, sa décision de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ce départ, annoncé alors que le Rwanda espérait prendre la présidence de l’organisation lors du sommet en Guinée équatoriale, soulève des interrogations sur l’avenir de la coopération régionale.
Dans un communiqué , le ministère rwandais des Affaires étrangères a dénoncé « l’instrumentalisation politique » de l’organisation par Kinshasa, estimant que les principes fondateurs de la CEEAC ne sont plus respectés. Le maintien d’Equatorial-Guinée à la présidence tournante a été perçu comme un désaveu diplomatique par Kigali.
En toile de fond, l’offensive du groupe rebelle M23, actif dans l’est de la RDC, complique davantage les équilibres régionaux. Kinshasa accuse depuis plusieurs années le Rwanda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali dément. La résurgence des violences depuis le début de l’année a fait plusieurs milliers de morts et déplacé des dizaines de milliers de civils, mettant à mal les efforts de médiation engagés par les États-Unis, le Qatar et plusieurs pays africains.
L’annonce rwandaise intervient alors que la CEEAC s’efforce, depuis plusieurs années, de renforcer l’intégration économique dans une région marquée par des tensions politiques récurrentes et des défis sécuritaires. À ce stade, aucune date n’a été précisée pour un retrait effectif du Rwanda.
