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Sénégal : ce que l’on sait du retrait des produits Softcare du marché

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Depuis début décembre, les autorités sanitaires sénégalaises ont ordonné le retrait de couches pour bébés et de serviettes hygiéniques de la marque Softcare, après la découverte de matières premières périmées dans une usine locale.

L’affaire dite « Softcare » a débuté officiellement le 8 décembre 2025, lorsque l’Agence de régulation pharmaceutique (ARP) a annoncé le retrait immédiat du marché sénégalais des couches pour bébés et des serviettes hygiéniques de la marque Softcare. La décision fait suite à une inspection menée dans une usine située à Sindia, dans la région de Thiès, à l’ouest du pays.

Dans un communiqué, l’ARP indique avoir constaté « la présence de matières premières périmées dans le circuit de fabrication de produits de santé destinés aux bébés, aux enfants et aux femmes ». Considérant les risques sanitaires potentiels, notamment des irritations ou des infections cutanées, l’Agence a décidé de suspendre la commercialisation des produits concernés jusqu’à la mise en conformité des processus industriels.

La marque Softcare est exploitée au Sénégal par Softcare SN Company Ltd, filiale du groupe industriel chinois Sunda International, présent dans plusieurs pays africains. L’entreprise opère des unités de production dans au moins huit pays, dont le Cameroun, le Ghana, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le Bénin.

Cette suspension au Sénégal intervient dans un contexte déjà sensible pour la marque. En septembre 2025, des utilisatrices de serviettes hygiéniques Softcare dans plusieurs pays africains avaient signalé, sur les réseaux sociaux, des effets indésirables après usage, tels que des rougeurs, des irritations ou des gonflements. À l’époque, la filiale camerounaise du groupe avait mis en cause la circulation de produits contrefaits, sans qu’un lien formel avec la production locale ne soit établi.

Au Sénégal, les autorités ont précisé que la mesure prise relève d’un principe de précaution, dans l’attente de clarifications complètes sur la chaîne de fabrication. Le dossier a été transmis aux services d’inspection du ministère de la Santé, chargés de poursuivre les investigations.

Pour les observateurs, l’enjeu dépasse le seul cas sénégalais. La présence industrielle de Sunda dans plusieurs pays africains soulève des interrogations sur l’harmonisation des standards de qualité, la traçabilité des matières premières et la capacité des autorités nationales à exercer un contrôle effectif sur des groupes multinationaux.

À ce stade, aucune conclusion définitive n’a été rendue publique sur l’ampleur exacte des non-conformités ni sur leurs éventuelles répercussions dans les autres pays où la marque est commercialisée.

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