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Téléphonie mobile en Côte d’Ivoire : au 3ᵉ trimestre 2025, la data confirme son rôle de principal moteur

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Les statistiques publiées par l’ARTCI pour le troisième trimestre 2025 confirment une trajectoire désormais bien établie du marché ivoirien de la téléphonie mobile. La croissance du secteur repose avant tout sur l’intensification des usages data, tandis que la voix ( en particulier internationale ) poursuit son repli, sous l’effet conjugué de la maturité du marché et de la transformation des usages numériques.

Un marché arrivé à maturité en nombre d’abonnés

À fin septembre 2025, la Côte d’Ivoire compte 60,4 millions d’abonnements à la téléphonie mobile, en hausse modérée de 3 % sur un an. Cette progression confirme une tendance observée depuis plusieurs exercices : la croissance extensive du marché est largement achevée.

Dans ce contexte, l’augmentation du chiffre d’affaires mobile, +6 % sur un an à 258,7 milliards de FCFA, ne provient plus de la conquête de nouvelles cartes SIM, mais d’une montée en puissance des usages, en particulier ceux liés à l’internet mobile.

L’internet mobile, principal moteur économique du secteur

Au troisième trimestre 2025, l’internet mobile génère 142,6 milliards de FCFA de revenus, en progression de 18,7 % sur un an. Il représente désormais 55 % du chiffre d’affaires total de la téléphonie mobile, contre 37 % pour la voix, confirmant son statut de principal pilier économique du secteur.

Cette performance s’appuie sur une dynamique soutenue des usages :

  • 37,3 millions d’abonnements internet mobile, soit +11,9 % sur un an;
  • 431,6 millions de gigaoctets de données consommés, en hausse de 22,1 %.

Pour accompagner cette montée en charge, les opérateurs ont fortement accru leurs investissements. Les dépenses d’investissement du segment mobile atteignent 77,5 milliards de FCFA au troisième trimestre 2025, en hausse de 85,5 %, principalement orientées vers l’extension et la densification des réseaux.

Voix : un recul concentré sur les communications internationales

À l’inverse de la data, la voix confirme son déclin, avec une dynamique particulièrement marquée sur le segment international.

Au troisième trimestre 2025 :

  • Orange Côte d’Ivoire voit son trafic voix international reculer de 33,2 %
  • MTN Côte d’Ivoire enregistre une baisse de 53,2 %
  • Moov Africa Côte d’Ivoire affiche, à l’inverse, une hausse de 13,8 %, mais sur des volumes nettement plus faibles, insuffisants pour inverser la tendance globale

Cette contraction de la voix internationale contraste avec une résilience relative de la voix nationale, notamment intra-réseau, mais elle pèse fortement sur les revenus, la voix internationale constituant traditionnellement l’un des segments à plus forte marge du modèle télécom.

SMS : un marché en recul, sauf sur les usages transactionnels

Le SMS poursuit globalement sa baisse, mais avec des trajectoires différenciées selon les opérateurs.
Orange et Moov enregistrent un recul marqué des volumes, tandis que MTN se distingue par une dynamique positive :

  • +44,9 % de trafic SMS total chez MTN
  • +44,8 % sur le SMS national sortant

L’empreinte indirecte des plateformes OTT sur les usages

Sans mesurer directement l’activité des plateformes numériques, les indicateurs publiés par l’ARTCI traduisent clairement l’évolution des comportements des abonnés. La baisse du trafic voix international et du SMS, combinée à la forte croissance des usages data, illustre une substitution progressive des services télécoms traditionnels par des applications de communication et de contenus accessibles via internet.

Dans ce nouveau schéma, les opérateurs supportent l’essentiel des investissements réseau, mais ne captent qu’une partie de la valeur générée par l’explosion des usages numériques, renforçant la pression sur leurs marges.

Une équation stratégique de plus en plus exigeante

Les données du troisième trimestre 2025 confirment que le marché ivoirien de la téléphonie mobile est entré dans une phase de maturité avancée. La croissance repose désormais sur :

  • la capacité à monétiser la data
  • la qualité de service et la robustesse des réseaux
  • et le développement de services à plus forte valeur ajoutée

Dans cet environnement, les opérateurs les plus performants seront ceux capables de transformer la croissance des usages numériques en revenus durables, dans un écosystème de plus en plus dominé par les plateformes globales.

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