La Banque africaine de développement a approuvé un nouveau financement pour la phase 2 du Programme de désenclavement des zones transfrontalières. Objectif : connecter les bassins agricoles enclavés aux marchés et stimuler l’intégration régionale.
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a validé, cette semaine, un prêt de 115,66 millions d’euros – soit environ 75,9 milliards FCFA– en faveur de la Côte d’Ivoire. Ce financement soutiendra la deuxième phase du Programme de désenclavement des zones transfrontalières et agricoles, une initiative stratégique visant à connecter les régions rurales aux marchés et à renforcer l’intégration régionale.
Malgré un potentiel agricole et forestier élevé, de nombreuses zones frontalières restent isolées en raison d’infrastructures déficientes. L’intervention de la BAD entend remédier à cette situation en finançant la réhabilitation de deux corridors routiers clés : Danané-Gbeunta (vers la frontière libérienne) et Zuenoula-Kongasso-Mankono, ainsi que les voiries urbaines sur ces axes. Ces travaux permettront aux agriculteurs d’accéder plus facilement aux marchés et de limiter les pertes post-récoltes.
Le programme ambitionne également de renforcer les chaînes de valeur agricoles à travers la construction d’unités de transformation, d’espaces de stockage et de centres de commercialisation. Une approche intégrée saluée par le directeur des Infrastructures et Développement urbain de la BAD, Mike Salawou :« En connectant les communautés isolées aux marchés, nous créons des voies pour une croissance durable et une meilleure sécurité dans les zones frontalières. »
Ce programme s’inscrit dans un contexte de forte croissance économique ivoirienne, avec un PIB attendu à +6,1 % en 2024, et +6,3 % sur 2025-2026. Il traduit aussi le partenariat renforcé entre la Côte d’Ivoire et la BAD, dont les engagements cumulés sont passés de 448 millions d’euros en 2015 à plus de 2,3 milliards d’euros fin 2024.
Au-delà de l’impact économique, les retombées sociales sont également notables : création d’emplois pour les jeunes et les femmes, réduction de la pauvreté rurale, amélioration de la connectivité et du commerce légitime, tout en soutenant les efforts sécuritaires dans des zones sensibles.
Taux de conversion utilisé : 1 EUR = 656 FCFA