Avec 296,7 milliards FCFA de recettes en 2023, la noix de cajou devient le deuxième produit exporté du Bénin. Le coton, en repli, cède du terrain. Une dynamique de diversification s’installe dans les exportations agricoles du pays.
En 2023, la structure des exportations agricoles du Bénin a connu une évolution notable. Les recettes liées à la noix de cajou ont atteint 296,7 milliards FCFA, soit une progression annuelle de 229,6 %, selon les données de la BCEAO. Ce produit devient ainsi le deuxième poste d’exportation du pays, après le coton, devançant des produits industriels et pétroliers.
En parallèle, les exportations de coton ont connu un recul. Elles s’établissent à 624,3 milliards FCFA, en baisse de 13,3 %, en lien avec une diminution des volumes (-19,4 %), partiellement compensée par une hausse modérée des prix à l’international (+7,6 %). Le coton conserve sa place de leader, mais sa part relative se contracte.
La progression de la noix de cajou s’inscrit dans un mouvement de diversification porté par les politiques publiques. Des unités de transformation ont été installées dans la zone économique spéciale de Glo-Djigbé (GDIZ), permettant de capter une plus grande part de la valeur ajoutée. Le pays ne se contente plus d’exporter des noix brutes ; une part croissante est désormais semi-transformée localement.
D’autres filières agricoles émergent : le soja, le karité, le bois et certains produits horticoles apparaissent dans les flux exportés, avec des montants encore modestes mais en progression. Le rapport souligne une tendance claire à la diversification agricole, répondant à la fois à des objectifs économiques et à des contraintes environnementales.
Cette orientation vise à réduire la vulnérabilité du Bénin à un marché unique, en l’occurrence celui du coton, soumis à des fluctuations de prix et aux aléas climatiques. En multipliant les débouchés et les filières, le pays cherche à construire une base exportatrice plus résiliente.
Toutefois, plusieurs défis persistent : amélioration de la productivité agricole, standardisation des produits, accès au financement pour les coopératives et montée en compétence dans la transformation agro-industrielle.