Tirée par l’agriculture et les services, la croissance économique du Burkina Faso a atteint 4,9 % en 2024. Mais la hausse de l’inflation et la faible électrification pèsent encore sur le potentiel de transformation structurelle du pays.
L’économie burkinabè a montré des signes de résilience en 2024, selon la dernière Note sur la situation économique de la Banque mondiale. Après une croissance modérée de 3 % en 2023, le pays a enregistré une progression du PIB réel de 4,9 %, tirée principalement par le dynamisme du secteur tertiaire et la bonne tenue de l’agriculture. Ces performances sont liées à une légère amélioration du contexte sécuritaire, à des conditions climatiques plus favorables et à une hausse des subventions publiques au secteur agricole.
En parallèle, l’économie reste confrontée à des fragilités. L’inflation s’est accélérée à 4,2 %, contre 0,7 % en 2023, portée par la flambée des prix alimentaires liée à un démarrage tardif des pluies et à la spéculation. Malgré ce contexte, la pauvreté extrême a reculé de 3 points, passant à 23,2 %, grâce aux gains du monde rural.
Côté finances publiques, les signaux sont encourageants : le déficit budgétaire s’est réduit à 5,6 % du PIB (contre 6,5 %), et le déficit du compte courant a fléchi à 6,4 % (contre 8 %), aidé par la remontée des prix de l’or. Mais ces ajustements restent dépendants du financement régional, dans un contexte de hausse des taux.
Les perspectives à moyen terme tablent sur une croissance stabilisée autour de 5 %, soutenue par le tertiaire, une reprise du secondaire et des conditions agricoles modérément favorables. Toutefois, la dépendance énergétique reste un frein majeur à la transformation du pays.
Le rapport insiste sur la nécessité de réformer le secteur électrique, dont les coûts de production sont parmi les plus élevés de la région, freinant le développement industriel. L’accès à l’électricité reste l’un des plus faibles d’Afrique de l’Ouest, surtout en zone rurale. La Banque mondiale plaide pour une tarification fondée sur les coûts et un développement massif du hors-réseau.