Après une année 2024 marquée par la retenue, l’activité du capital privé en Afrique signe une reprise modeste au premier trimestre 2025. Avec 109 transactions pour un montant cumulé d’environ 600 milliards FCFA, le marché semble retrouver un fragile souffle, porté par le capital-risque et le private equity, mais freiné par le repli du crédit privé.
D’après les données publiées par l’ African Private Capital Association (AVCA), le premier trimestre 2025 a enregistré 109 transactions, représentant un volume total d’environ 600 milliards FCFA. Soit une hausse de 5 % en volume et de 2 % en valeur par rapport à la même période de l’an dernier. Ce rebond, bien que modeste, constitue le premier trimestre en progression depuis 2021.
Le redémarrage est essentiellement tiré par les segments du private equity, en légère reprise, et du capital-risque, dont les transactions en amorçage progressent de 9 % sur un an. À l’inverse, le crédit privé reste en net retrait, en écho au durcissement des conditions de financement. « L’environnement de taux élevé continue de freiner l’appétit pour les dettes structurées », commente un analyste du secteur.
Les grandes opérations ont également soutenu la dynamique du trimestre. Une transaction unique de près de 240 milliards FCFA a suffi à tirer vers le haut la taille moyenne des deals, qui atteint désormais 11,2 milliards FCFA. Un chiffre bien au-dessus de la médiane, fixée à 3,5 milliards FCFA, révélant la persistance d’un marché polarisé entre méga-deals et investissements minoritaires.
L ’Afrique australe a brillé par son dynamisme au premier trimestre 2025. En effet, la région a enregistré une multiplication par 2,1 de la valeur des investissements réalisés sur un an, atteignant près de environ 400 milliards FCFA (700 millions de dollars). Ce sursaut tient notamment à une opération exceptionnelle dans les infrastructures de télécommunications, dont le montant dépasse les 240 milliards FCFA. Le secteur des services de communication devient ainsi le premier contributeur en valeur, reléguant au second plan les segments traditionnels comme les services financiers ou l’immobilier.
Pendant ce temps, l’Afrique de l’Ouest, traditionnel épicentre du venture capital africain, est restée atone, avec une absence notable de transactions d’envergure. L’ Afrique du Nord et l’Afrique de l’Est ont également vu leurs montants investis se replier fortement, moins de 480 milliards FCFA et 420 milliards FCFA sur la même période.
Taux de conversion utilisé : 1 USD = 600 FCFA (taux indicatif pour avril 2025)