Abidjan et le FMI ont conclu un accord au niveau des services sur la cinquième revue des programmes MEDC/FEC et la quatrième revue du FRD. Cette étape ouvre la voie à des décaissements de plus de 518 milliards FCFA et confirme la trajectoire de discipline budgétaire et de stabilité macroéconomique du pays.
La Côte d’Ivoire continue de consolider sa relation avec le Fonds monétaire international. À l’issue de discussions menées fin septembre, les deux parties ont trouvé un accord sur la cinquième revue des programmes de Facilité élargie de crédit (MEDC/FEC) et la quatrième du Fonds pour la résilience et la durabilité (FRD).
Cet accord, qui doit encore être validé par le Conseil d’administration du FMI, ouvre la voie à des décaissements totalisant 843,9 millions de dollars (518,3 milliards FCFA). Le MEDC/FEC concentrera 312,9 milliards FCFA, tandis que le FRD mobilisera 205,4 milliards FCFA.
Derrière ces chiffres, l’enjeu est double. D’une part, conforter la discipline budgétaire engagée par le gouvernement, qui vise un déficit contenu à 3 % du PIB en ligne avec les critères de l’UEMOA. D’autre part, financer des réformes climatiques structurantes, allant du marquage des dépenses publiques sensibles au climat à la mise en place d’un audit énergétique des investissements.
L’accord intervient dans un contexte de relative embellie macroéconomique. L’inflation, tombée autour de 1 %, reste l’une des plus faibles de la région, et la croissance devrait accélérer à 6,3 % en 2025, portée par les services, les hydrocarbures et les mines. La hausse des cours du cacao, combinée à la baisse des prix du riz et du blé sur les marchés internationaux, contribue à réduire le déficit courant, attendu à 1,5 % du PIB.
Au-delà de la conjoncture, Abidjan cherche à franchir un palier : atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur la mobilisation des recettes fiscales — qui devraient atteindre 15,7 % du PIB en 2026 — et sur une orientation budgétaire favorable aux infrastructures et aux dépenses sociales.
Si l’environnement mondial reste incertain, entre tensions géopolitiques et aléas climatiques, l’accord avec le FMI envoie un signal clair aux investisseurs : la Côte d’Ivoire demeure un pilier de stabilité macroéconomique en Afrique de l’Ouest.
Note de conversion :
1 USD ≈ 614 FCFA (taux indicatif, septembre 2025)