La croissance économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) devrait atteindre 6,5 % au troisième trimestre 2025, soutenue par la vigueur de la demande intérieure et la détente des prix alimentaires. Dans un contexte de stabilité monétaire, la plupart des pays de l’Union — Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Burkina Faso — affichent des indicateurs positifs.
Une croissance homogène dans la région
En Afrique de l’Ouest, la conjoncture demeure favorable. Au Nigeria, la hausse des nouvelles commandes a stimulé la production manufacturière, tandis qu’au Ghana, l’activité du secteur privé se redresse sous l’effet d’une demande soutenue.
Dans la zone UEMOA, l’activité économique s’appuie sur la bonne tenue de l’agriculture vivrière, de l’industrie manufacturière, du commerce, de la pêche et des services non marchands.
Au troisième trimestre 2025, le PIB réel de l’Union devrait croître de 6,5 %, un rythme comparable à celui du trimestre précédent. Cette performance traduit la solidité de la consommation et la reprise de l’investissement dans plusieurs États membres. La Côte d’Ivoire, locomotive économique de la zone, enregistre une croissance régulière, tandis que le Bénin et le Sénégal confirment leur rôle de pôles de stabilité. Le Burkina Faso bénéficie, pour sa part, d’un rebond de la production agricole et du BTP.
Inflation en recul dans la zone, portée par la détente des prix alimentaires
L’inflation a poursuivi sa décélération dans l’ensemble de l’Union, ressortant à –1,4 % en août 2025, contre –1,1 % un mois plus tôt.
Cette évolution s’explique par la baisse des prix des denrées alimentaires — riz, huiles, céréales — liée à la bonne campagne agricole 2024/2025 et à la détente des cours mondiaux. Les projections tablent sur une inflation de –1 % en septembre, –0,5 % en octobre et un retour proche de l’équilibre en novembre (+0,1 %).
Par pays, la situation reste contrastée : l’inflation demeure faible au Burkina Faso (–3,2 %) et au Niger (–9,0 %), quasi stable en Côte d’Ivoire (+0,8 %), et légèrement plus dynamique au Sénégal (+2,2 %) et au Bénin (+1,3 %).
Les exportations stimulées par la hausse des cours agricoles et miniers
L’indice des prix des produits exportés par les pays de l’UEMOA a progressé de 1,4 % en août 2025, après un recul de 5,1 % en juillet.
Le rebond est principalement porté par les hausses du café (+15,7 %), du cacao (+3 %), des phosphates (+8 %), du caoutchouc (+3,1 %) et de l’or (+0,8 %).
À l’inverse, les cours de l’énergie (pétrole et gaz naturel) se sont repliés. Sur un an, l’indice des prix à l’exportation bondit de 13,8 %, tiré par les produits miniers du Burkina Faso et du Niger, les produits agricoles de la Côte d’Ivoire et du Bénin, ainsi que les engrais du Togo.
Des conditions monétaires maîtrisées
La masse monétaire a progressé de 13,2 % en glissement annuel à fin juillet 2025, soutenue par la hausse des actifs extérieurs nets (+274 %) et des créances sur l’économie (+4,6 %).
Le taux interbancaire à une semaine s’est établi à 5,02 %, traduisant une légère remontée par rapport à juillet (4,74 %), tandis que le taux débiteur moyen appliqué aux entreprises a poursuivi sa détente à 6,68 %, contre 7,13 % un an plus tôt.
Ces niveaux reflètent une politique monétaire prudente de la BCEAO, visant à préserver la liquidité tout en maîtrisant les tensions inflationnistes.
Perspectives : une trajectoire stable et un climat des affaires favorable
Les indicateurs conjoncturels confirment une trajectoire de croissance robuste pour la région. Le commerce de détail progresse de 6,2 %, l’industrie de 1,7 %, et le secteur financier de 0,2 % sur un mois.
Dans le BTP, les chefs d’entreprise signalent une activité en hausse dans la majorité des pays — notamment au Bénin, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
À court terme, la combinaison d’une inflation faible, de conditions de crédit favorables et de perspectives agricoles solides devrait maintenir la croissance de l’UEMOA sur une trajectoire durable.
