L’agence Fitch Ratings confirme la solidité relative de l’économie camerounaise, mais maintient une perspective négative en raison des incertitudes politiques et des fragilités persistantes dans la gestion budgétaire et de la dette.
L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé la note de défaut émetteur à long terme en devises étrangères (IDR) du Cameroun à ‘B’, assortie d’une perspective négative, citant la combinaison d’une croissance résiliente et de faiblesses structurelles persistantes dans les finances publiques.
La notation repose sur une croissance du PIB robuste, un profil d’endettement maîtrisable et une mobilisation accrue des recettes non pétrolières, compensés par un faible revenu par habitant, des indicateurs de gouvernance faibles et des risques sécuritaires persistants.
Fitch pointe particulièrement les risques liés à la succession politique après la réélection du président Paul Biya (92 ans) en octobre 2025, avec 53,7 % des voix. L’absence de plan de transition claire et les rivalités internes au sein du parti au pouvoir sont jugées susceptibles d’alimenter des tensions.
Sur le plan budgétaire, les retards dans le paiement de la dette extérieure et la hausse des arriérés intérieurs, passés de 162 milliards FCFA en 2023 à 536 milliards FCFA en 2024, pèsent encore sur la crédibilité financière du pays. Fitch salue toutefois un léger redressement en 2025, avec une réduction des arriérés à environ 400 milliards FCFA (1,1 % du PIB).
L’agence prévoit un déficit budgétaire de 1,7 % du PIB en 2025, inférieur à la médiane des pays notés ‘B’, et anticipe une baisse de la dette publique à 40 % du PIB en 2025, puis 38,2 % en 2027, soutenue par la croissance nominale. La croissance économique, elle, devrait atteindre 3,9 % en 2025 et 4,1 % en 2026, portée par l’agriculture, la construction et l’énergie.
Fitch estime enfin que la mise en place d’un nouveau programme avec le FMI en 2026 sera essentielle pour consolider la trajectoire budgétaire et préserver la confiance des investisseurs internationaux.