Malgré un environnement réglementaire incertain et une saison des pluies particulièrement rude, la Guinée confirme sa place de pilier du marché mondial de la bauxite. Les exportations ont bondi de 23 % au troisième trimestre 2025, portées par la demande chinoise.
Entre juillet et septembre 2025, le pays a expédié 39,4 millions de tonnes de bauxite, contre 32 millions sur la même période de 2024. Un résultat d’autant plus remarquable que les fortes pluies ont perturbé la logistique minière et ralenti l’activité portuaire.
Cette performance survient alors que les autorités de transition resserrent la régulation : plusieurs licences ont été suspendues et les opérateurs sommés d’investir dans des unités locales de transformation. L’État cherche à capter davantage de valeur ajoutée sur place, mais cette stratégie entretient une certaine incertitude dans le secteur.
La Chine reste le principal débouché de la bauxite guinéenne, absorbant près des deux tiers des volumes exportés. Les groupes SMB-Winning, CHALCO et CDM-Chine contrôlent à eux seuls plus de la moitié des expéditions. Cette dépendance conforte Pékin, dont les besoins en aluminium demeurent élevés, notamment pour les secteurs des véhicules électriques et des infrastructures.
Selon les estimations, la production guinéenne pourrait atteindre 180 millions de tonnes sur l’année, un record historique. Mais derrière cette performance, un déséquilibre structurel persiste : le pays exporte massivement du minerai brut, tandis que les volumes d’alumine raffinée stagnent à 78 000 tonnes seulement au troisième trimestre.
En parallèle, le projet de minerai de fer de Simandou, en phase de pré-lancement, pourrait transformer durablement le profil minier du pays et accroître encore son interdépendance économique avec la Chine.