Le gouvernement camerounais a donné son feu vert à une levée de fonds pouvant atteindre 200 milliards de FCFA sur les marchés internationaux. Objectif : répondre aux tensions de trésorerie liées aux lenteurs des décaissements extérieurs et aux déficits de mobilisation fiscale, dans un contexte de resserrement monétaire régional.
Le Cameroun vient d’ouvrir la voie à un recours accru aux financements extérieurs. Selon un décret présidentiel publié cette semaine, le ministre des Finances a été autorisé à lever jusqu’à 200 milliards de FCFA (environ 347 millions de dollars) sur les marchés internationaux afin de combler les besoins de trésorerie de l’exercice budgétaire 2025.
Interrogé par l’agence Reuters, Kelly Mua Kingsly, chef des opérations financières de l’État, a précisé que plusieurs instruments étaient à l’étude, avec une préférence pour les prêts syndiqués, jugés plus rapides à structurer et plus flexibles en matière de décaissement.
Le gouvernement envisage également des emprunts concessionnels ou semi-concessionnels, ainsi que l’émission d’obligations assimilables du Trésor ou de bons du Trésor sur le marché sous-régional de la BEAC. En revanche, une nouvelle émission d’euro-obligations semble écartée, compte tenu des conditions de marché peu favorables : taux mondiaux élevés, notation souveraine modeste, et appétit limité pour les dettes des pays dits « frontières ».
Cette opération s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu, marqué par un retard dans les décaissements extérieurs et un manque à gagner dans la collecte des recettes non pétrolières. La politique monétaire restrictive menée par la BEAC pour lutter contre l’inflation a également resserré la liquidité bancaire dans la région.
Enfin, les autorités camerounaises insistent sur leur volonté de diversifier leurs sources de financement, afin d’éviter un recours excessif à l’endettement domestique, susceptible d’évincer les investissements privés.