La production industrielle d’or recule fortement, fragilisée par les différends entre le gouvernement et les majors minières. L’équilibre budgétaire et l’attractivité du pays sont en jeu.
La filière aurifère malienne, pilier de l’économie nationale, traverse une zone de turbulences. La production industrielle d’or n’a atteint que 26,2 tonnes entre janvier et août 2025, soit une baisse de 32% en glissement annuel. Le chiffre reste également 22,5% en deçà des prévisions gouvernementales.
Cette contre-performance met à mal l’objectif de 54,7 tonnes fixé pour l’année. « Tout cela est dû aux problèmes liés à Barrick », confie un responsable du ministère des Mines, sous couvert d’anonymat. Le complexe Loulo-Gounkoto du géant canadien, à l’arrêt de janvier à juillet sur fond de désaccords fiscaux et de nouveau code minier, n’a repris qu’à faible régime. Sa production actuelle ne représente qu’un quart du niveau habituel.
Selon Barrick, il faudra plusieurs mois pour un retour à la normale, l’approvisionnement en pièces détachées restant un frein majeur. La compagnie a par ailleurs écarté Loulo-Gounkoto de ses prévisions 2025, alors que Bamako espère encore 17,5 tonnes de ce site.
Au-delà du cas Barrick, l’incertitude réglementaire continue d’inquiéter les investisseurs. Les autres opérateurs – B2Gold, Resolute Mining, Allied Gold et Endeavour Mining – restent en activité, mais le climat des affaires demeure fragile. Pour le Mali, où l’or représente une ressource budgétaire essentielle, la capacité à restaurer la confiance des acteurs miniers sera déterminante.