Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a dévoilé vendredi 1er août 202 un ambitieux plan de relance économique financé à 90 % par des ressources internes. Objectif : réduire drastiquement le déficit budgétaire tout en évitant de creuser davantage la dette extérieure.
Face à une situation budgétaire délicate et aux récentes révélations de dettes cachées ayant conduit au gel du programme d’aide du FMI, le Sénégal cherche à retrouver une marge de manœuvre financière par ses propres moyens. Le Premier ministre Ousmane Sonko a ainsi annoncé, vendredi à Dakar, un plan de relance économique destiné à stabiliser les finances publiques, sans recourir massivement à l’endettement extérieur.
D’un montant global estimé à plus de 4 600 milliards de FCFA (8,16 milliards de dollars), ce plan repose sur la mobilisation des ressources domestiques disponibles entre 2025 et 2028. Parmi les mesures phares figurent notamment l’augmentation des taxes sur le tabac, désormais fixées à 100 % contre 70 % précédemment, et l’introduction de frais de visa pour les visiteurs issus de pays hors Afrique ou d’États africains imposant eux-mêmes un visa aux citoyens sénégalais.
Le gouvernement prévoit également de réaliser des économies substantielles en fusionnant et réduisant la taille de certaines institutions publiques, avec un gain estimé à 50 milliards de FCFA. L’annulation des exonérations fiscales accordées à certains secteurs, notamment le numérique (jeux en ligne et mobile money), devrait permettre de dégager des recettes supplémentaires importantes.
Ce programme, axé sur une gestion budgétaire rigoureuse, ambitionne de ramener le déficit budgétaire du pays à 3 % du PIB d’ici 2027, contre 12 % actuellement en 2024. Pour attirer davantage d’investissements, le Sénégal entend simplifier l’accès aux titres fonciers et augmenter la limite d’âge autorisée pour l’importation des véhicules, répondant ainsi à une demande forte de la diaspora sénégalaise.
