Alors que les établissements privés accueillent désormais la majorité des étudiants, la question de la rentabilité et de l’employabilité des diplômés devient centrale à l’horizon 2030.
Une massification sans précédent
En 2023, la Côte d’Ivoire comptait plus de 320 000 étudiants, en hausse moyenne de +10 % par an sur trois ans. Cette croissance fulgurante, alimentée par la réussite au baccalauréat et les aspirations sociales, a transformé les établissements privés en acteurs incontournables : plus de 600 structures agréées, concentrées à 70 % à Abidjan.
Un secteur polarisé entre leaders et fragilités
Si des acteurs structurés comme IU Abidjan, Pigier ou BEM consolident leur position, une majorité d’écoles de petite taille évoluent dans un environnement concurrentiel tendu, souvent avec des marges fragiles. Le chiffre d’affaires global du secteur progresse (+8 % en 2023), mais les résultats nets reculent sous l’effet de charges croissantes.
Selon l’étude publiée par StatsAfrica, trois modèles économiques dominants structurent désormais le marché : le low-cost subventionné, qui repose sur les étudiants affectés par l’État ; la double tarification équilibrée, qui combine publics subventionnés et non subventionnés ; et le modèle premium internationalisé, centré sur les doubles diplômes et l’ouverture internationale. Chacun de ces modèles possède ses leviers de croissance mais aussi ses contraintes, notamment en matière de rentabilité et de différenciation.
Des enjeux stratégiques majeurs
Trois priorités dominent :
- Gagner la bataille de l’employabilité, en multipliant stages, partenariats avec les entreprises et certifications complémentaires
- Réussir la transformation digitale, encore embryonnaire, mais incontournable pour élargir l’accès et moderniser la pédagogie
- Rééquilibrer l’implantation géographique, en développant des campus en province pour désaturer Abidjan
Des perspectives ouvertes aux investisseurs
À l’horizon 2030, trois scénarios se dessinent : consolidation autour de quelques groupes éducatifs structurés, fragmentation concurrentielle, ou choc réglementaire. Les opportunités existent sur des segments en pleine montée en puissance : cybersécurité, santé, data science, RSE ou encore double diplômes internationaux.