En annonçant une suspension de quatre mois des exportations de cobalt, la République démocratique du Congo bouscule le marché mondial des métaux stratégiques. Une décision qui pourrait impacter l’industrie des batteries et faire grimper les prix.
La République démocratique du Congo (RDC), premier producteur mondial de cobalt, a décidé de suspendre temporairement ses exportations de ce minerai stratégique.Cette mesure radicale, prise par l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS), vise à éviter une surproduction qui pourrait déstabiliser les prix mondiaux.
Le cobalt, essentiel à la fabrication des batteries de véhicules électriques et d’appareils électroniques, est un minerai clé dont la RDC assure plus de 80 % de la production mondiale. Avec une production attendue à 244 kilotonnes cette année, tout bouleversement de l’offre pourrait avoir un effet domino sur les grandes industries, notamment en Chine, en Europe et aux États-Unis.
La décision concerne toutes les formes d’extraction, qu’elle soit industrielle, artisanale ou semi-industrielle. Un bilan intermédiaire sera réalisé après trois mois pour évaluer la pertinence de cette mesure.
Derrière cette suspension, la RDC cherche aussi à mieux encadrer son secteur minier, marqué par une exploitation artisanale difficile à contrôler et une volatilité des cours. L’ARECOMS, en place depuis 2019, tente de structurer ce marché afin de maximiser les retombées économiques pour le pays.
Si cette annonce permet potentiellement de soutenir les prix du cobalt, elle risque aussi d’exacerber les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de pousser certains acteurs à chercher des alternatives. L’industrie des batteries, déjà confrontée à des défis logistiques, pourrait voir les coûts grimper si cette suspension venait à se prolonger.
