Le Sénégal fait face à une montée en flèche de sa dette publique, dans un contexte de pressions budgétaires accrues, de baisses des aides extérieures et d’endettement bancaire massif. La soutenabilité de sa trajectoire financière est désormais sous forte surveillance.
Au 31 mars 2025, la dette publique du Sénégal a atteint un niveau critique, flirtant avec les 100 % du PIB, selon les dernières données publiées par le ministère des Finances. Les charges de la dette s’alourdissent : elles ont bondi de 44,5 % en glissement annuel au dernier trimestre 2024, pour atteindre 822,32 milliards de FCFA, puis progressé de 24 % supplémentaires au premier trimestre 2025. Deux tiers de cette dette sont contractés auprès des banques, et le reste est constitué d’arriérés opérationnels, incluant des factures fournisseurs impayées et des arriérés fiscaux.
Face à cela, les recettes collectées au premier trimestre (1 027,82 milliards de FCFA) ne couvrent que 21,4 % des objectifs budgétaires annuels, tandis que les dépenses s’élèvent à 1 419,45 milliards de FCFA, réparties entre fonctionnement et investissements.
Les subventions extérieures chutent de plus de 70 %, le FMI a suspendu ses décaissements en 2024 après des irrégularités comptables, et toute nouvelle discussion reste conditionnée à une remise en ordre des statistiques publiques.
Dans un contexte de ralentissement économique, la charge d’arriérés impayés et la défiance des bailleurs pourraient compromettre les ambitions du gouvernement en matière de dépenses sociales et d’investissements.