Connect with us

Economie

UEMOA : une dynamique de croissance robuste pour clôturer 2025

Avatar

Publié

le

pexels-algrey-2792153

Selon la note de conjoncture publiée le 18 novembre par la BCEAO, l’UEMOA aborde la fin de l’année sur un rythme de croissance soutenu, tiré par la demande intérieure, les services et plusieurs filières exportatrices en hausse. L’inflation reste en territoire négatif grâce à la forte détente des prix alimentaires importés, tandis que les conditions financières s’assouplissent.

La BCEAO confirme un contexte international contrasté : activité en décélération aux États-Unis, reprise graduelle en zone euro, accélération forte en Chine et amélioration modérée en Afrique du Sud. En Afrique de l’Ouest, la dynamique est asymétrique entre un Nigeria résilient et un Ghana en contraction.

Dans l’UEMOA, la dynamique est clairement orientée à la hausse. L’Union bénéficie de la vigueur de la demande intérieure et d’une bonne tenue de plusieurs secteurs clés : agriculture vivrière, industrie manufacturière, commerce, services non marchands, pêche et élevage. L’indice du climat des affaires se maintient 1,3 point au-dessus de sa moyenne, traduisant un optimisme mesuré du secteur privé.

Les services marchands progressent de 3,5 % en août, après un mois de juillet plus difficile, tandis que les services financiers rebondissent de 1,7 %. Le BTP affiche une nette amélioration dans plusieurs pays, notamment en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Sénégal et au Burkina Faso. Seule ombre au tableau : la production industrielle recule de 1,9 % en variation mensuelle, pénalisée par la fabrication et l’énergie, même si elle reste en forte hausse en glissement annuel (+10,3 %).

Exportations : soutien marqué de l’or, du café et de l’uranium

En septembre 2025, l’indice des prix des produits exportés par l’Union progresse de 0,4 %, grâce au raffermissement des cours de plusieurs matières premières non énergétiques. L’or bondit de 8,9 %, stimulé par l’assouplissement monétaire de la FED et la faiblesse du dollar. Le café (+8,5 %) profite des inquiétudes persistantes sur l’offre mondiale, liées notamment à la sécheresse au Brésil. L’uranium (+6,2 %), le zinc (+5,2 %) et le caoutchouc (+2,0 %) affichent également des hausses significatives.

Ces hausses compensent les replis du cacao (-7,8 %), du coton (-1,1 %), du pétrole (-0,4 %) et des phosphates (-1,8 %). En glissement annuel, l’indice des exportations progresse de 15,6 %, porté par l’or (+43,1 %), les phosphates (+40,7 %), les huiles végétales (+10,7 %) et le cacao (+9,1 %).

Importations alimentaires : une détente qui ancre l’inflation en zone négative

L’indice des prix des produits alimentaires importés chute de 4,5 % en septembre, tiré par la baisse du riz (-7,0 %), de l’huile de soja (-4,1 %), du sucre (-2,6 %) et du blé (-1,2 %). Ces évolutions reflètent une offre mondiale abondante, des stocks élevés et une demande affaiblie pour certains produits (notamment en Chine).

Sur un an, exprimés en francs CFA, les prix alimentaires importés reculent de 19,2 %, confirmant l’ancrage d’une pression désinflationniste durable dans l’Union.

Conditions financières : un environnement plus favorable pour le crédit et la liquidité

Les indicateurs monétaires montrent un assouplissement progressif des conditions de financement dans l’UEMOA.

Le taux interbancaire à une semaine, qui correspond au coût auquel les banques se prêtent des liquidités entre elles à très court terme, recule à 4,83 % en septembre (–19 pdb). Cette baisse signale une détente de la liquidité dans le système bancaire et un coût de financement moindre pour les établissements de crédit.

Le taux débiteur moyen, c’est-à-dire le taux d’intérêt appliqué par les banques aux entreprises et aux ménages lorsqu’elles accordent un prêt, diminue légèrement pour s’établir à 6,67 % en août. Ce léger recul, observé dans la plupart des pays de l’Union, traduit un coût du crédit plus accessible qu’un an plus tôt (7,14 %). Une évolution favorable pour les entreprises qui financent leur cycle d’exploitation ou leurs investissements.

À l’inverse, les taux créditeurs, qui représentent les intérêts versés par les banques aux clients plaçant leur argent sur un dépôt à terme, s’établissent à 5,39 % en moyenne. Légèrement en retrait par rapport à juillet, ils restent néanmoins au-dessus de leur niveau d’il y a un an, ce qui rend les placements bancaires un peu plus rémunérateurs pour les déposants.

Enfin, la masse monétaire progresse de 13,2 % en glissement annuel. Cette hausse reflète une augmentation des dépôts de la clientèle et, surtout, une forte progression des actifs extérieurs nets des banques. Une dynamique qui contribue à maintenir la liquidité et la capacité de financement de l’économie.

Une croissance attendue à 6,6 % au T4 2025

La BCEAO anticipe une progression du PIB réel à 6,6 % au quatrième trimestre 2025, contre 6,5 % au troisième trimestre. L’inflation devrait remonter très progressivement mais rester négative jusqu’à décembre (–0,7 % en octobre, –0,4 % en novembre, –0,2 % en décembre), sous l’effet des bonnes récoltes de la campagne 2025/2026 et de la détente continue des prix alimentaires mondiaux.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
ChatBot