À fin avril 2025, la production industrielle ivoirienne affiche une croissance solide de plus de 10 % en un an. Cette reprise est portée par les secteurs extractif et manufacturier, mais se heurte à une flambée des prix de production, notamment dans les biens alimentaires, chimiques et miniers.
Une croissance tirée par l’extraction et la transformation
En avril 2025, l’indice de la production industrielle (IPI) rénové a enregistré une progression de 10,3 % en glissement annuel, selon les données publiées par l’Agence nationale de la statistique (ANStat). Ce rebond est soutenu par deux moteurs principaux :
- Les industries extractives, qui ont crû de 13,1 %, dopées par l’envolée de la production de pétrole brut (+46,4 %), de gaz naturel (+14,1 %) et d’or brut (+4,2 %);
- Les industries manufacturières, en hausse de 9,6 %, grâce aux bonnes performances de la métallurgie (+70,2 %), des produits chimiques (+23,8 %), du travail du plastique (+19,2 %) et des boissons (+35,1 %).
En revanche, la fabrication de produits alimentaires a baissé de 13 % à cause d’une chute de la production de sucre et de chocolat.
Des prix à la production sous forte pression
Si la production progresse, les prix de production industrielle (IPPI) enregistrent également une hausse marquée. À fin avril 2025, l’indice a augmenté de 12,4 % par rapport à avril 2024, et de 14,3 % sur les quatre premiers mois de l’année.
Les principales hausses concernent :
- Les minerais métalliques : +36,5 %
- Les produits alimentaires industriels : +33,5 %
- Les produits chimiques : +20,4 %
À l’inverse, les prix des hydrocarbures reculent de 12,1 %, malgré des volumes en nette progression, ce qui reflète un contexte international plus volatil.
Une dynamique contrastée selon les secteurs
Le secteur de l’électricité et de l’eau affiche une progression modérée de 6,1 %, tandis que les industries environnementales évoluent légèrement à la hausse (+1,6 %). Ces branches contribuent peu à la croissance globale, mais traduisent une stabilité appréciable.
Sur les quatre premiers mois de 2025, l’IPI global a progressé de 5,4 %, tandis que les prix industriels ont bondi de 14,3 %. Ce décalage entre volumes et valeurs met en lumière la pression croissante sur les coûts de production, susceptible d’affecter les marges industrielles.
Dans ce contexte, les dirigeants d’entreprise sont confrontés à une double exigence : profiter du rebond industriel tout en maîtrisant l’impact de l’inflation sur leurs coûts de production. Pour certains, cette situation peut justifier un ajustement stratégique sur les chaînes d’approvisionnement ou un repositionnement produit. Pour d’autres, elle invite à renforcer les investissements dans des secteurs en croissance comme la chimie, la métallurgie ou l’emballage.