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Economie

Commerce mondial : l’Afrique profite encore de la dynamique 2025 avant un ralentissement attendu en 2026

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Porté par la montée en puissance des produits liés à l’intelligence artificielle et par une reprise des échanges Sud-Sud, le commerce mondial des marchandises devrait croître de 2,4 % en 2025 selon l’OMC. Mais le ralentissement attendu en 2026 (0,5 %) fait planer un risque sur les économies exportatrices, notamment africaines.

Une croissance mondiale tirée par l’IA et les marchés émergents

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a relevé sa prévision de croissance du commerce mondial à 2,4 % en 2025, contre 0,9 % estimé quelques mois plus tôt.
Cette performance est attribuée à trois facteurs majeurs :

  • la montée en puissance des produits basés sur l’intelligence artificielle (IA), tels que les semi-conducteurs, serveurs et équipements télécoms ;
  • la constitution de stocks en Amérique du Nord avant la hausse des droits de douane ;
  • le dynamisme du commerce entre pays émergents, notamment en Asie et en Afrique.

Les économistes de l’OMC soulignent que les échanges Sud-Sud ont progressé de 8 % en valeur sur les six premiers mois de 2025, contre 6 % pour le commerce mondial global. Cette performance illustre le rôle croissant des économies émergentes dans la nouvelle géographie des échanges mondiaux.

L’Afrique, moteur discret de la reprise commerciale

L’ Afrique figure parmi les régions les plus dynamiques du monde. Les exportations africaines devraient croître de 5,7 % en 2025, tandis que les importations bondiraient de 11,8 %, selon les dernières données de l’OMC.

Cette accélération reflète la reprise des investissements industriels, la hausse de la demande en biens d’équipement et la montée en puissance des échanges intra-africains.
Les analystes y voient les premiers effets tangibles de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui favorise la création de chaînes de valeur régionales et la substitution progressive des importations extra-continentales.

Un ralentissement attendu en 2026

L’OMC avertit toutefois d’un net fléchissement à venir : la croissance du commerce mondial des marchandises serait divisée par cinq, passant de 2,4 % en 2025 à 0,5 % en 2026.
Les causes sont multiples :

  • hausse des droits de douane entre grandes puissances économiques,
  • ralentissement de la demande mondiale,
  • hausse des coûts logistiques et énergétiques,
  • et incertitudes politiques à l’approche de plusieurs scrutins majeurs.

Ce contexte pourrait peser sur les exportateurs africains, notamment ceux dépendant des matières premières et des marchés asiatiques.

L’Afrique face au défi de la diversification

Pour les dirigeants africains, l’enjeu est clair : anticiper la prochaine phase du cycle mondial.
Les entreprises du continent gagneraient à renforcer leur présence dans les filières technologiques et industrielles (composants électroniques, services numériques, logistique).
L’intégration régionale et les investissements dans les infrastructures de commerce et d’énergie seront essentiels pour maintenir la dynamique actuelle.

La croissance du commerce intra-africain pourrait devenir un amortisseur face aux chocs extérieurs, à condition que les États accélèrent la mise en œuvre des accords de facilitation et l’harmonisation des normes.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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