Malgré un net ralentissement sur un an, l’inflation camerounaise reste soutenue par la hausse des denrées locales. Les prix alimentaires ont progressé de 0,9 % en septembre 2025, prolongeant une tension qui pèse sur le pouvoir d’achat et les coûts de production des entreprises.
En septembre 2025, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,3 % par rapport à août, selon les données officielles. Ce mouvement est largement imputable au renchérissement des produits alimentaires, notamment des légumes, huiles et viandes, dont les prix ont bondi avec la fin de la saison pluvieuse.
En glissement annuel, l’inflation s’établit à 2,8 %, contre 3,2 % en août et 4,4 % un an auparavant. Sur douze mois, elle atteint 3,9 %, soit un recul sensible mais encore supérieur à la cible communautaire de 3 %. Les postes les plus inflationnistes demeurent l’alimentation (+7,0 %) et les transports (+5,1 %), deux composantes déterminantes pour les ménages comme pour les entreprises.
Les disparités régionales persistent : l’inflation atteint 4,9 % à Bamenda et reste contenue à 2,4 % à Bertoua. Ces écarts reflètent des contraintes logistiques et des différences de circuits d’approvisionnement.
La hausse plus rapide des prix des produits locaux (+4,2 %) par rapport aux importés (+3,0 %) souligne la nature domestique des pressions inflationnistes, alimentées par la hausse des coûts de production et la résilience de la demande intérieure.
Pour les acteurs économiques, cette désinflation incomplète traduit un environnement encore coûteux, où la maîtrise des prix agricoles et logistiques reste déterminante pour le retour durable à la stabilité.