Sur les six premiers mois de 2025, plus de 50 000 emplois formels ont été créés dans le secteur privé ivoirien. Trois branches concentrent à elles seules près des deux tiers de ces créations : le commerce, le BTP et l’industrie manufacturière.
Un marché du travail toujours tiré par les secteurs traditionnels
Le dynamisme du marché de l’emploi en Côte d’Ivoire reste porté par les piliers historiques de l’économie. Selon les données publiées par la Direction Générale de l’Emploi, le secteur privé a généré 50 932 nouveaux postes au premier semestre 2025.
Les trois principaux contributeurs – le commerce (30 %), le BTP (17 %) et l’industrie manufacturière (16 %) – concentrent près de 63 % des créations nettes.
Cette concentration illustre la résilience du tissu économique ivoirien, toujours soutenu par la consommation, les chantiers d’infrastructures et les activités industrielles. « Ces secteurs demeurent le socle de l’emploi formel, reflétant la structure même de la croissance ivoirienne », commente un économiste local.
Le commerce, moteur structurel du marché de l’emploi
Avec 15 124 emplois créés sur le semestre, le commerce reste de loin le premier pourvoyeur d’emplois du pays.
La progression est alimentée par l’essor du commerce de détail moderne, du e-commerce et de la logistique urbaine, mais aussi par la formalisation progressive des petites entreprises qui s’immatriculent à la CNPS.
Le BTP et l’industrie, relais durables de croissance
Le BTP, deuxième contributeur avec 8 447 emplois créés, profite de la poursuite des investissements publics et privés : programmes immobiliers, routes, zones industrielles et chantiers portuaires.
Quant à l’industrie manufacturière, elle consolide sa montée en puissance avec 7 975 créations d’emplois sur la période, portée par la transformation agroalimentaire, la production de matériaux et l’émergence de PME locales dans les biens de consommation.
Ensemble, ces deux branches représentent plus du tiers des emplois formels créés en 2025, confirmant leur rôle stratégique dans la diversification économique.
Une montée progressive des services qualifiés
Derrière ce trio de tête, les services à forte valeur ajoutée affichent une progression continue.
Les bureaux d’études et services administratifs (11 % des créations) traduisent la professionnalisation croissante des entreprises, tandis que l’enseignement privé (7 %) et l’agriculture structurée (7 %) renforcent la base d’emplois stables hors fonctions publiques.
À l’inverse, des secteurs comme la santé, les assurances ou l’hôtellerie demeurent en retrait, chacun ne représentant que 2 % environ des nouvelles embauches.
Un marché résilient mais concentré
Malgré un léger ralentissement observé en juin (7 212 créations contre 9 658 en avril), la tendance globale reste favorable.
Le secteur privé continue d’assurer plus de 95 % des emplois formels créés, mais sa structure demeure peu diversifiée.
La dépendance persistante aux activités de commerce et de construction pose la question de la montée en gamme du tissu productif, à l’heure où la Côte d’Ivoire cherche à consolider une croissance plus inclusive