Le 15 novembre 2024, Fitch Ratings a confirmé la note de défaut émetteur en devises étrangères à long terme du Cameroun à ‘B’, mais maintient une perspective négative. Entre défis structurels et risques politiques, le pays peine à rassurer les investisseurs malgré une croissance économique résiliente.
Le maintien de la note ‘B’ par Fitch reflète un équilibre entre les atouts économiques et des fragilités structurelles. D’un côté, une mobilisation accrue des recettes fiscales hors pétrole et des mesures de réduction des dépenses publiques. De l’autre, des failles persistantes dans la gestion budgétaire, comme le retard dans le paiement de la dette extérieure et l’accumulation des arriérés internes.
Le Cameroun pourrait voir ses besoins de financement budgétaire s’accroître, tandis que des retards dans la mise en œuvre des réformes structurantes compromettent l’accès à certaines sources de financement international. Fitch souligne également que le contexte électoral pourrait freiner les réformes essentielles.
L’avenir politique du Cameroun est marqué par une incertitude croissante. À 92 ans, le président Paul Biya devrait se présenter à nouveau en 2025, alimentant les tensions sociales et les rivalités au sein de l’élite politique. L’absence de plan de succession accentue le risque d’une transition désordonnée.
Malgré cela, Fitch prévoit une croissance modérée de 3,7 % en 2024, portée par le secteur agricole et les projets d’infrastructures. Cependant, les tensions politiques et les défis en matière de sécurité demeurent des risques majeurs à surveiller.
Les perspectives du Cameroun dépendent fortement du maintien du soutien des créanciers officiels et d’un éventuel renouvellement du programme avec le FMI après 2025, des éléments clés pour assurer la stabilité économique à moyen terme.