Alors que le Cameroun fait face à une croissance ralentie et une inflation en hausse, des réformes budgétaires ciblées pourraient être la clé pour débloquer le potentiel économique du pays, selon les derniers rapports de la Banque mondiale.
Dans un contexte économique global incertain, le Cameroun cherche à réinventer son cadre fiscal pour stimuler la croissance et la stabilité économiques. Les récentes publications de la Banque mondiale, notamment la Note de conjoncture économique et la Revue des finances publiques, mettent en lumière les défis et les opportunités du pays.
L’économie camerounaise, impactée par un ralentissement global et des tensions inflationnistes internes, cherche des voies de sortie à travers des réformes stratégiques. En 2023, le PIB du Cameroun a enregistré une croissance de seulement 3,3 %, marquant un net recul par rapport aux 3,6 % de 2022, dans un contexte mondial où l’activité économique a chuté à 2,6 % contre 3 % l’année précédente.
La baisse est généralisée à tous les secteurs – primaire, secondaire et tertiaire. Le secteur secondaire a été particulièrement touché avec une chute de 4,3 % dans la production d’hydrocarbures. Parallèlement, le secteur des services a subi une décélération, notamment due à une augmentation de 20 % des prix des carburants en février 2023, exacerbant les coûts de transport et pénalisant ainsi les activités de transport.
L’ inflation a atteint 7,4 % en 2023, en hausse par rapport à 6,3 % en 2022, principalement en raison des hausses des prix alimentaires et du transport. En réponse, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a maintenu une politique monétaire restrictive, tentant de juguler l’inflation sans freiner la croissance. Le déficit budgétaire s’est réduit à 0,8 % du PIB en 2023, contre 1,1 % en 2022, grâce à une hausse des recettes fiscales non pétrolières qui sont passées de 10,6 % à 11,4 % du PIB.
Face à ces défis, le Cameroun envisage des réformes fiscales profondes, en particulier dans le secteur forestier. Ce secteur, qui représente 3,8 % du PIB et emploie environ 45 000 personnes, est au cœur des stratégies de diversification économique. Les propositions incluent l’amélioration de la certification forestière et l’introduction de politiques climato-intelligentes pour augmenter les recettes et favoriser la durabilité.
Ces ajustements sont envisagés comme des leviers pour non seulement surmonter la crise actuelle mais aussi pour positionner le Cameroun en tant que leader régional dans la gestion des ressources naturelles. Avec des réformes appropriées, le Cameroun pourrait attirer plus d’investissements dans le domaine de l’écologie et de la gestion durable des forêts, garantissant ainsi un développement plus vert et résilient pour les décennies à venir.