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Economie

Moody’s alerte sur la dette publique de l’Ouganda

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L’agence de notation internationale Moody’s avertit dans son dernier rapport : l’Ouganda devient moins attrayante pour les investisseurs en raison de la dette croissante.

Dans un rapport publié cette semaine, l’agence de notation basée aux États-Unis a indiqué que la dette croissante de l’Ouganda, qui dépasse maintenant 15,1 milliards de dollars, expose le pays à un environnement commercial toxique qui n’est pas favorable aux investisseurs. Elle a presque triplé au cours des trois dernières années pour atteindre désormais presque 50 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Une dette qui explose à mesure que le pays réforme

« Accroître la charge de la dette même lorsqu’elle est liée à des investissements publics visant à stimuler la croissance et à générer des devises étrangères pèse sur notre évaluation globale de la qualité du crédit en Ouganda », a déclaré David Rogovic, vice-président, analyste et coauteur du rapport Moody’s consacré aux pays d’Afrique de l’Est. La dette croissante, selon Moody’s, a pesé sur la qualité du crédit et rend le pays peu attrayant pour les prêteurs, ce qui signifie que sa capacité à rembourser les prêts s’affaiblit de plus en plus.

En conséquence, Moody’s attribue à l’Ouganda une note B2 stable, ce qui est hautement spéculatif. Selon le rapport, la dette de l’Ouganda devrait augmenter de 6 % à 44 % d’ici à 2019. Ce niveau jamais atteint s’explique en partie à cause des investissements que le gouvernement réalise dans les infrastructures : y compris les centrales hydroélectriques et les routes visant à stimuler la croissance. Dans le même temps, le pays a entamé une série de réformes structurelles en coopération avec le FMI. Le fardeau de la dette de l’Ouganda a donc augmenté plus vite que les recettes du gouvernement.

Des perspectives stables

Tout en restant en deçà de la croissance moyenne historique d’environ 8 % observée au cours de la dernière décennie, les perspectives économiques à moyen terme de l’Ouganda sont favorables, soutenues par l’augmentation des investissements dans les infrastructures entraînée par une stratégie de développement national ambitieuse. Après une performance modérée en 2016, la croissance économique s’est accélérée en 2017 et la croissance du PIB réel devrait dépasser 5 % en 2018, tirée par une croissance solide des services et des améliorations dans l’industrie et le secteur agricole alors que les conditions météorologiques restent normales. À moyen terme, la croissance devrait encore s’accélérer et Moody’s prévoit que le PIB réel augmentera de 6 % en moyenne en 2019-2020.

Pour autant, le pays est loin de se sortir d’affaires, les difficultés structurelles, notamment la petite taille de l’économie et son faible revenu par habitant, limitent le profil de crédit de l’Ouganda, tandis que la dépendance du secteur agricole, caractérisé par une faible productivité et une vulnérabilité aux aléas climatiques, pèse sur la vigueur de son économie.

À cela s’ajoute une forte instabilité politique. L’Ouganda est régulièrement exposé au risque géopolitique émanant de l’instabilité des pays voisins, en particulier au Soudan du Sud, qui ont provoqué des migrations massives ces dernières années sur son territoire.

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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