Longtemps dominant dans les transactions de masse, le chèque poursuit son recul dans l’espace UEMOA. Selon le rapport 2022-2023 de la BCEAO, les virements représentent désormais plus de 70 % des paiements interbancaires en volume. Une transition progressive qui peine toutefois à se refléter dans la valeur des échanges, où le chèque reste majoritaire.
Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le chèque reste un instrument de paiement emblématique. Pourtant, son usage ne cesse de s’éroder. Le dernier rapport de la BCEAO sur les infrastructures de paiement de l’Union confirme une dynamique engagée depuis plusieurs années : en 2023, les virements représentent 70,98 % du volume des opérations dans le système interbancaire de compensation automatisé (SICA-UEMOA), contre 67 % en 2021.
En parallèle, la part du chèque chute à 27,84 %, poursuivant une tendance linéaire de désaffection. « On observe une bascule progressive des usages vers les moyens électroniques, portée par la digitalisation bancaire et la pression des fintechs », commente un expert régional des systèmes de paiement.
Mais en valeur, la transition s’annonce plus lente : les chèques pèsent encore 72,6 % du total des montants échangés, contre 18,7 % pour les virements. Cette situation s’explique notamment par leur usage persistant dans les transactions à forts montants, en particulier dans le secteur public et les entreprises traditionnelles.
La BCEAO soutient activement cette mutation. Le développement du SICA-UEMOA, la montée en puissance de la monnaie électronique, ainsi que l’intégration progressive des institutions de microfinance au système interbancaire créent un environnement favorable à l’abandon progressif du chèque. Le basculement total vers les virements reste néanmoins suspendu à des défis d’infrastructure, de confiance et d’inclusion numérique.
