Alors que 84 % de sa production part à l’export sans transformation, le Sénégal se fixe pour objectif de traiter localement 50 % de sa récolte d’anacarde d’ici 2030. Un changement de paradigme voulu par les autorités pour renforcer la souveraineté industrielle.
Le Sénégal veut accélérer la montée en gamme de sa filière anacarde. Lors d’un Comité régional de développement à Ziguinchor, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Gueye Diop, a affirmé que le pays visait la transformation locale de la moitié de sa production d’ici 2030. Un tournant stratégique pour une culture dont les volumes ont explosé au cours de la dernière décennie.
En 2024, le Sénégal a exporté près de 80 000 tonnes de noix brutes, générant plus de 52 milliards de FCFA (environ 90 millions de dollars). Mais l’essentiel de cette richesse échappe encore à l’économie locale. 84 % des exportations prennent la direction de l’Inde, principal transformateur mondial, tandis que le Vietnam en absorbe les 16 % restants.
Cette stratégie vise aussi à stimuler la création d’emplois en milieu rural, où la culture de l’anacarde est un levier clé du développement. Des investissements dans des unités de transformation à taille humaine sont attendus, avec un soutien accru à l’amorçage industriel. Le Sénégal veut faire de l’anacarde un produit de relance… mais aussi un symbole de sa nouvelle ambition industrielle.