Alors que les enquêtes PMI indiquent une économie mondiale bien orientée en octobre 2025, l’UEMOA enregistre un ralentissement de son activité, pénalisée par le repli industriel, la faiblesse de la demande et la chute des cours de plusieurs matières premières.
En dépit d’une conjoncture internationale plutôt favorable (dynamique des services aux États-Unis et en zone euro, croissance maintenue en Chine), plusieurs indicateurs montrent que l’activité économique de l’UEMOA a commencé à perdre de la vitesse à la fin du troisième trimestre 2025.
Les données disponibles à fin septembre signalent un net fléchissement : l’indice de production industrielle a reculé de 0,9 % en variation mensuelle, après une baisse de 1,3 % le mois précédent. Le commerce de détail a suivi la même tendance (-1,4 %), tout comme les services marchands non financiers (-0,6 %). Seul le secteur des BTP résiste, avec de fortes progressions au Bénin, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Sur les marchés extérieurs, la situation s’est détériorée. En octobre, l’indice des prix des produits de base exportés par l’Union a chuté de 1,8 %, principalement sous l’effet de la baisse marquée du cacao (-15 %), du bois, du phosphate, du coton et du pétrole. Cette évolution pèse mécaniquement sur les recettes d’exportation des économies ouest-africaines. Seuls l’or (+10,7 %) et le zinc (+7,5 %) ont apporté un soutien.
L’inflation reste en territoire négatif, à -1,1 %, malgré une légère remontée. Le recul des prix alimentaires locaux et importés – accentué par de bonnes récoltes et une offre mondiale abondante – continue d’exercer une forte pression baissière sur les prix.
Côté monétaire, le taux interbancaire à une semaine s’est établi à 4,78 % en octobre, en légère baisse, tandis que les taux débiteurs appliqués à la clientèle sont restés globalement stables (6,67 %). La masse monétaire a toutefois progressé rapidement (+15 % sur un an), portée par l’amélioration des actifs extérieurs nets et la hausse des crédits à l’économie.
Malgré ce ralentissement conjoncturel, la croissance annuelle resterait solide : le PIB réel de l’Union est estimé à 6,6 % au quatrième trimestre, soutenu par la demande intérieure. Mais l’essoufflement de plusieurs branches et la baisse des cours des matières premières soulèvent la question de la pérennité de cette dynamique.