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Economie

Afrique subsaharienne : une croissance entravée par les conflits et la dette, mais des perspectives de redressement demeurent

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Selon le dernier rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 3 % en 2024, en légère hausse par rapport à 2023. Toutefois, cette reprise reste fragile, notamment en raison des conflits, de l’explosion de la dette publique et des défis persistants liés à l’éducation et à la pauvreté.

Le dernier rapport semestriel de la Banque mondiale sur l’ Afrique subsaharienne, publié ce 14 octobre 2024, dresse un tableau contrasté de la reprise économique dans la région. La croissance devrait atteindre 3 % en 2024, contre 2,4 % en 2023, avant de s’accélérer à 4 % en 2025-2026. Cependant, cette reprise est en deçà des attentes initiales, avec une révision à la baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions d’avril 2024. Cette correction s’explique principalement par l’effondrement de l’activité économique au Soudan, en proie à un conflit dévastateur qui a annihilé les capacités de l’État et exacerbé la crise alimentaire.

Sans le Soudan, la croissance de la région aurait atteint 3,5 %, stimulée par une hausse de la consommation privée et des investissements. La baisse de l’inflation, prévue à 4,8 % en 2024 contre 7,1 % en 2023, devrait soutenir le pouvoir d’achat des ménages, tandis que la baisse attendue des taux directeurs devrait renforcer le climat des affaires. Les pays les moins touchés par l’inflation, notamment ceux ayant des devises plus stables, bénéficieront d’une meilleure dynamique de croissance.

Pourtant, cette embellie relative masque des difficultés profondes. Le revenu par habitant reste inférieur de 2 % à son niveau de 2019, et la croissance actuelle ne parvient pas à réduire significativement l’extrême pauvreté, qui touche encore 36,5 % de la population. Le nombre de personnes vivant avec moins de 2,15 USD par jour a augmenté, passant de 448 à 464 millions entre 2022 et 2024. Le poids croissant de la dette publique constitue une autre épine dans le pied des gouvernements africains, avec 34 % des recettes publiques destinées au remboursement du service de la dette, réduisant ainsi les capacités d’investissement dans des secteurs essentiels comme l’éducation et la santé.

La Banque mondiale insiste sur la nécessité urgente de transformer le secteur éducatif pour relever ces défis. D’ici 2030, 170 millions d’enfants supplémentaires devront être intégrés dans les systèmes éducatifs de la région, nécessitant la construction de 9 millions de salles de classe et le recrutement de 11 millions d’enseignants. Une réforme du système éducatif est cruciale pour faire face à la pression démographique et équiper les jeunes de compétences adaptées aux évolutions technologiques et environnementales mondiales.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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