Le gouvernement burkinabè a annoncé, le 22 mai, la fin de la suspension temporaire des exportations de noix brute de cajou. Mise en place en mars 2025 pour protéger la transformation locale, cette mesure n’est désormais plus jugée nécessaire. Une décision qui relance les flux commerciaux tout en soulevant des interrogations sur la structuration de la chaîne de valeur.
Après près de deux mois de gel, les exportations de noix brute de cajou en provenance du Burkina Faso sont de nouveau autorisées. Les autorités ont levé la mesure de suspension depuis 15 mai 2025, invoquant un niveau d’approvisionnement désormais jugé suffisant pour les unités de transformation locales.
Décidée fin mars, cette suspension avait pour objectif de garantir un meilleur accès des transformateurs burkinabè à la matière première, dans un contexte de concurrence accrue avec les acheteurs internationaux. Elle faisait écho aux tensions récurrentes entre exportateurs et industriels, souvent pénalisés par des achats massifs dès le début de la campagne.
La levée intervient alors que le prix plancher du kilogramme de noix brute a été fixé cette année à 385 FCFA, en hausse sensible par rapport aux 310 FCFA observés en 2024. Ce signal prix vise à mieux rémunérer les producteurs tout en maintenant la compétitivité du secteur.
Reste que cette ouverture du marché à l’exportation pose une fois de plus la question de la structuration de la filière. Bien que le Burkina Faso ambitionne de transformer localement une part croissante de sa production – encore largement exportée à l’état brut – les capacités industrielles demeurent limitées.
Le cajou représente un produit stratégique pour l’économie agricole burkinabè, figurant parmi les premières cultures d’exportation après le coton et le sésame. Selon les données officielles, le pays produit chaque année entre 100 000 et 130 000 tonnes de noix brutes, dont moins de 10 % sont transformées localement.
