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Economie

Burkina Faso : l’État accélère la nationalisation des mines industrielles

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Le Premier ministre burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, a annoncé l’extension du contrôle étatique sur les mines industrielles du pays via la SOPAMIB. Un tournant stratégique alors que l’or, pilier de l’économie nationale, a vu ses prix grimper de plus de 25 % en 2025.

Lors d’une allocution retransmise lundi 28 avril 2025, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo a confirmé l’intention du gouvernement d’étendre son contrôle sur les mines industrielles du pays via la Société de Participation Minière du Burkina (SOPAMIB).Une politique minière offensive qui s’inscrit dans une double logique : souveraineté politique accrue et restructuration économique profonde.

Deux mines d’or majeures, Boungou et Wahgnion, ont déjà été nationalisées au détriment du britannique Endeavour Mining. Une opération facilitée par l’amendement du code minier en 2024, qui accorde à l’État un rôle prépondérant dans l’exploitation des ressources naturelles. Enfin, La production nationale d’or a atteint plus de 57 tonnes en 2023, générant environ 5 532 milliards FCFA (près de 9 milliards de dollars) de recettes, soit près de 80 % des exportations.

Le contexte international, marqué par la flambée du prix de l’or et les tensions géopolitiques, joue également en faveur du Burkina Faso. Les prix de l’or ont progressé de plus de 25 % cette année, soutenant l’ambition de Ouagadougou de mieux valoriser son « or brun ».

En parallèle, la diplomatie burkinabè continue de s’éloigner de ses anciens partenaires occidentaux au profit d’alliances stratégiques avec la Russie. Dernier exemple en date : l’octroi d’une licence d’exploitation industrielle au groupe russe Nordgold, signe d’une nouvelle dynamique économique et sécuritaire.

Ce repositionnement n’est pas sans risques. Les inquiétudes des investisseurs étrangers, notamment de sociétés canadiennes et australiennes comme IAMGOLD ou West African Resources, se multiplient. À court terme, le pays pourrait voir se réduire l’afflux d’investissements directs étrangers.

Conversion : 1 dollar = environ 615 FCFA en avril 2025

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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