Tirée par le dynamisme du secteur tertiaire et une collecte fiscale en forte hausse, l’économie ivoirienne a clôturé l’année 2024 sur une croissance de 7,6 % au quatrième trimestre. Alors que 2025 s’ouvre sur des signaux encourageants, la question de la soutenabilité de cette dynamique reste posée.
Un quatrième trimestre au sommet
Le dernier trimestre 2024 confirme la bonne santé de l’économie ivoirienne. Le PIB a progressé de 5,0 % par rapport au trimestre précédent et de 7,6 % en glissement annuel, une performance au-dessus des attentes. Cette dynamique repose avant tout sur le secteur tertiaire, véritable moteur de l’économie nationale, avec une croissance de 8,1 %, notamment grâce au commerce (+10,6 %) et aux activités financières (+14,2 %).
Recettes fiscales en hausse : un levier budgétaire à exploiter
Les recettes fiscales nettes de subventions ont bondi de 20,6 % sur un an, illustrant à la fois l’efficacité accrue de la collecte et l’élargissement de l’assiette fiscale. Ce signal positif offre à l’État des marges de manœuvre non négligeables à l’approche du budget 2026.
Des signaux contrastés côté production
Le secteur primaire recule de 3,6 % sur le trimestre, malgré une croissance annuelle de 3,0 %. L’agriculture d’exportation chute de 5,9 %, tirée vers le bas par une baisse marquée de la transformation du cacao. Le secteur secondaire, quant à lui, affiche une progression de 4,4 %, dopée par l’industrie extractive (+10 %), mais pénalisée par les mauvaises performances de l’agroalimentaire (-6,4 %) et du pétrole (-7 %).
Quels moteurs pour 2025 ?
Si la consommation intérieure et les services restent solides, la dépendance aux matières premières expose toujours l’économie aux chocs externes. Le véritable défi sera de diversifier davantage les moteurs de croissance, en misant sur la transformation locale, l’industrialisation et l’accélération numérique.