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Avec un ratio dette/PIB stabilisé à 55 %, la Côte d’Ivoire reste loin du seuil d’alerte fixé par l’UEMOA. Mais le poids du service, attendu à près de 5 900 milliards de FCFA en 2025, commence à peser lourd dans les finances publiques, dans un contexte international encore volatil.
À fin mars 2025, l’encours de la dette publique ivoirienne atteignait 31 674,7 milliards de FCFA, contre 31 406,9 milliards fin 2024. Sur les quatre dernières années, le volume de dette a progressé d’environ 56 %, reflet du financement des grands projets inscrits aux Plans nationaux de développement (PND).
Malgré cette hausse, le ratio dette/PIB se maintient à 55 %, un niveau largement inférieur au plafond communautaire de 70 % fixé par l’UEMOA. Cette maîtrise relative s’explique à la fois par une croissance nominale soutenue et par une politique de gestion de la dette encadrée par une loi organique adoptée en 2024, qui fixe un cadre clair pour l’endettement public.
Le portefeuille reste majoritairement à taux fixe (88 %) et constitué d’instruments à moyen et long terme (97 %), ce qui limite l’exposition aux chocs de taux et réduit le risque de refinancement. La maturité moyenne ressort à 7 ans, avec un écart favorable entre la dette extérieure (8,5 ans) et la dette intérieure (4 ans).
La part de la dette libellée en devises étrangères a reculé à 55,1 % contre 61,7 % en 2023, grâce notamment à un recours accru aux financements en monnaie locale. Ce mouvement réduit la vulnérabilité au risque de change, renforcée par la stratégie de couverture USD/EUR mise en œuvre par le Trésor.
Les agences de notation conservent leurs évaluations stables – Ba2 pour Moody’s, BB- pour Fitch et BB pour S&P – confirmant la crédibilité de la signature ivoirienne, aujourd’hui l’une des mieux notées d’Afrique subsaharienne.
Le premier trimestre 2025 a été marqué par deux opérations majeures : un Eurobond de 1,75 milliard de dollars assorti d’une couverture de change, et une obligation libellée en FCFA mais placée auprès d’investisseurs internationaux, une première en Afrique.
En parallèle, l’État a levé 1 283,6 milliards de FCFA sur le marché domestique, dont près de la moitié via syndication. Ce dynamisme local est soutenu par les interventions de la BCEAO, qui maintient un environnement de taux stable.
Si le profil d’endettement reste soutenable, le coût annuel de la dette s’alourdit. Pour 2025, le service total est estimé à 5 911 milliards de FCFA :
Sur la période 2021–2024, les intérêts ont représenté en moyenne 15,4 % des recettes budgétaires hors dons, un niveau déjà significatif. La montée en puissance des émissions obligataires domestiques, souvent à des taux plus élevés que l’endettement extérieur concessionnel, contribue à ce renchérissement.
Le maintien de la trajectoire actuelle suppose la combinaison de plusieurs facteurs : discipline budgétaire, poursuite de la croissance économique, mobilisation accrue de financements concessionnels et poursuite des opérations de gestion active (liability management).
Toute détérioration des conditions financières mondiales – hausse des taux, resserrement de la liquidité – ou ralentissement des recettes fiscales pourrait peser sur cet équilibre. Le gouvernement devra donc arbitrer finement entre le financement de ses ambitions d’investissement et la préservation de la soutenabilité de la dette.
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