Le Mali a enregistré un déficit global de 555,3 milliards FCFA en 2023 selon la BCEAO, résultat d’une contraction des entrées de capitaux et d’un compte courant structurellement déficitaire. Une situation qui appelle des réformes pour mieux capter la valeur localement et sécuriser les financements extérieurs.
Selon le rapport annuel publié par la BCEAO, la balance des paiements du Mali en 2023 révèle un déficit global de 555,3 milliards FCFA, soit une aggravation de près de 20 % par rapport à 2022. Ce déficit exprime l’écart entre les ressources financières reçues de l’extérieur et les paiements effectués par le Mali vers le reste du monde au cours de l’année.
Un déficit courant quasi inchangé mais toujours lourd
Le compte courant, principal indicateur de la performance extérieure, reste fortement déficitaire à –976,8 milliards FCFA, soit –7,8 % du PIB. Le poids des services importés reste dominant, notamment les coûts logistiques (fret : –731,7 milliards) et les paiements de revenus aux investisseurs étrangers (–561,2 milliards).
Les flux entrants en berne
Le compte de capital, souvent alimenté par les aides et les dons projets, est en baisse, à 64,8 milliards FCFA. Le compte financier (qui retrace les investissements et prêts) reste négatif à –368,7 milliards, signe d’un recul des financements extérieurs nets. Ce repli inquiète dans un contexte où les besoins de financement de l’économie restent élevés.
Un excédent commercial toujours hors de portée
La balance commerciale s’améliore mais reste négative : –45,3 milliards FCFA. Si certaines exportations progressent, elles ne suffisent pas à compenser la facture des biens importés, notamment les produits pétroliers, les machines et les intrants agricoles.
Quels leviers pour améliorer la position extérieure ?
Pour rétablir les équilibres extérieurs, plusieurs axes structurants sont évoqués :
- Accroître la transformation locale des ressources naturelles, afin de mieux capter la valeur ajoutée sur le territoire ;
- Moderniser les infrastructures énergétiques et logistiques pour réduire la dépendance aux services étrangers ;
- Restaurer un climat de confiance, indispensable pour relancer les investissements directs étrangers (IDE) et les dons.