Le gouvernement malien prévoit de rembourser 200 milliards FCFA de sa dette intérieure d’ici la fin de 2024, dans un contexte d’instabilité politique et économique marqué par des sanctions internationales et des défis sécuritaires. Une démarche stratégique pour stabiliser ses finances publiques.
Le ministre de l’Économie du Mali, Alousseni Sanou, a annoncé ce vendredi sur la télévision nationale que le pays s’apprête à rembourser 200 milliards de francs CFA de sa dette intérieure à partir de la semaine prochaine. L’opération se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, dans le but de réduire le poids croissant de la dette publique intérieure, qui continue de peser sur l’économie du pays.
Le Mali, dirigé par une junte militaire depuis les coups d’État successifs de 2020 et 2021, traverse une période d’incertitudes économiques. Ces dernières années, le pays a subi de lourdes sanctions de la part de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en raison de la transition politique non respectée. Ces mesures, combinées à des conflits armés avec des groupes islamistes, ont exacerbé les difficultés financières du pays.
Le ministre Sanou a reconnu les « défis croissants » auxquels le Mali est confronté et a précisé que cette mesure s’inscrit dans un cadre global de gestion de la dette intérieure, sans toutefois révéler le montant total de cette dette. Selon les données du Fonds Monétaire International (FMI), la dette intérieure du Mali a augmenté de manière significative, passant de 8,1 % du PIB en 2015 à 22,1 % en 2021.
Le FMI a mis en garde contre l’accumulation rapide de la dette publique au Mali, soulignant que le rythme actuel est « préoccupant ». En allégeant une partie de sa dette intérieure, le Mali espère relâcher la pression économique, tout en se préparant aux défis à venir.
1 dollar américain (USD) = 601,75 francs CFA (XOF).
