La réforme du code minier au Mali, qui impose une hausse des taxes et une participation accrue de l’État, suscite de vives inquiétudes chez les investisseurs. Plusieurs PDG de compagnies minières s’alarment des effets de ces mesures sur l’attractivité du pays et menacent de réorienter leurs capitaux vers d’autres destinations africaines.
Dans un contexte de transition politique délicat, le gouvernement malien a décidé de renforcer son contrôle sur le secteur aurifère, pilier central de l’économie nationale. Mais cette stratégie, matérialisée par une réforme ambitieuse du code minier, pourrait bien se retourner contre le pays.
Les nouvelles règles imposent aux compagnies minières opérant au Mali de céder 35 % de leurs nouveaux projets à des investisseurs locaux et de payer une redevance de 10,5 %, contre environ 6 % auparavant. Des mesures qui, selon plusieurs PDG présents à la conférence Mining Indaba en Afrique du Sud, rendent le pays moins attractif.
Le message semble clair : à force d’alourdir la fiscalité et de renforcer son contrôle, le Mali prend le risque de détourner les capitaux étrangers vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, où l’environnement d’investissement reste plus compétitif. Des compagnies comme Robex envisagent déjà de se retirer du pays pour concentrer leurs activités en Guinée.
L’impact sur le long terme pourrait être significatif. Moins d’investissements dans l’exploration signifie un affaiblissement progressif des réserves exploitables et, à terme, un ralentissement de la production aurifère.
Du côté des autorités maliennes, la position reste ferme : ces réformes sont essentielles pour garantir une meilleure répartition des richesses générées par l’or. Pourtant, en coulisses, certaines voix au sein du gouvernement reconnaissent la nécessité d’un assouplissement des règles afin de ne pas compromettre la viabilité du secteur.
Le dialogue reste ouvert, mais les investisseurs attendent des signes concrets d’inflexion avant de réengager pleinement leurs capitaux. À défaut, le Mali pourrait voir son attractivité décliner au profit de ses voisins, plus enclins à offrir un cadre fiscal et réglementaire plus favorable aux compagnies minières.