Le chef de l’État sortant, Alassane Ouattara, aborde la présidentielle d’octobre 2025 avec un programme ambitieux. Derrière le slogan d’une Côte d’Ivoire “ambitieuse et solidaire”, se dessine un projet de transformation économique de grande ampleur, articulé autour de six piliers majeurs.
Un modèle à consolider
Après une décennie de croissance soutenue (+7 % en moyenne), le programme “ADO 2025” s’inscrit dans la continuité du Plan national de développement (PND 2021–2025). L’objectif affiché : maintenir la stabilité macroéconomique tout en amorçant une nouvelle phase d’industrialisation. Le document promet un renforcement du secteur manufacturier, censé passer de 15,7 % à 20 % du PIB d’ici 2030, et une transformation locale accrue du cacao, de l’anacarde et de l’hévéa.
Cap sur la souveraineté économique
Le plan économique met l’accent sur trois leviers : la diversification des moteurs de croissance, la montée en gamme du capital humain et la souveraineté productive. Le volet agricole prévoit cinq pôles agro-industriels régionaux, tandis que le secteur énergétique ambitionne d’atteindre 5 000 MW de capacité installée. Le taux de pression fiscale devrait passer de 15 % à 18 % du PIB en 2030, gage d’une mobilisation accrue des ressources internes.
Un État stratège et investisseur
Le document assume un retour affirmé de l’État planificateur, avec un catalogue impressionnant de projets d’infrastructures – lignes ferroviaires, pôles régionaux, Data Centers, extension de la couverture 4G à 100 %. Ce volontarisme s’accompagne d’un appel renouvelé au secteur privé, via un “Investment Promotion and Development Board” et des fonds dédiés aux PME.
Un défi social et générationnel
En parallèle, le programme fait du capital humain le cœur de la stratégie. L’éducation technique, la formation professionnelle et la santé publique sont présentées comme les piliers d’un nouveau pacte social. Le pari est audacieux : transformer la jeunesse en moteur productif et l’État en catalyseur d’opportunités.
Un programme de consolidation
Ce programme n’annonce pas une rupture mais une continuité ambitieuse : celle d’une économie plus industrialisée, plus inclusive, et plus souveraine. Un programme calibré pour séduire à la fois les investisseurs et une classe moyenne en quête de stabilité.