Malgré un démarrage tardif de la campagne et une pression accrue de la chenille légionnaire d’automne, la filière agricole burkinabè affiche en 2025/2026 des résultats solides. La forte progression de la production céréalière confirme la montée en puissance du secteur, soutenue par les politiques publiques et les intrants subventionnés.
La campagne agropastorale 2025/2026 confirme la capacité de résilience de la filière agricole au Burkina Faso, dans un contexte marqué par des contraintes climatiques et phytosanitaires persistantes. Le démarrage des semis, jugé tardif à normal selon les zones, a été accompagné d’attaques significatives de la chenille légionnaire d’automne, ciblant principalement le maïs et le sorgho.
Sur les 47 213 hectares prospectés, plus de 20 500 hectares ont été infestés. Toutefois, près de 17 700 hectares ont fait l’objet de traitements, limitant l’impact sur les rendements. Cette capacité de réaction opérationnelle illustre une amélioration progressive de la gestion des risques agricoles.
Au terme de la campagne, la production céréalière provisoire est estimée à 7,14 millions de tonnes, en hausse de 17,6 % par rapport à la campagne précédente et de plus de 37 % par rapport à la moyenne quinquennale. Cette performance renforce le poids stratégique des céréales dans l’économie rurale et la sécurité alimentaire nationale.
Les autres cultures vivrières — niébé, voandzou, igname et patate — affichent une production globale de 1,25 million de tonnes. Si un léger recul est observé sur un an, les volumes restent nettement supérieurs aux standards historiques, traduisant une amélioration structurelle de la filière.
Les cultures de rente hors coton poursuivent également leur dynamique, avec une production estimée à 1,35 million de tonnes, soutenue par la demande intérieure et régionale.
Sur le plan territorial, la filière reste marquée par de fortes disparités : 15 provinces demeurent déficitaires, tandis que 24 dégagent des excédents céréaliers. À l’échelle nationale, le taux de couverture apparent des besoins céréaliers atteint 126,6 %, contre 111,5 % un an plus tôt.
La filière agropastorale bénéficie par ailleurs d’une production fourragère estimée à plus de 10,1 millions de tonnes de matière sèche, renforçant l’intégration agriculture–élevage. Ces résultats s’expliquent en grande partie par les appuis publics, notamment la fourniture d’intrants, d’engrais et d’équipements agricoles, qui jouent un rôle central dans la performance sectorielle.