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Covid19

Coronavirus : comment la start-up ivoirienne Kamtar accélère la digitalisation de ces opérations

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Dans cet entretien Delas N’dri le cofondateur de la start-up de logistique Kamtar présente en Côte d’Ivoire et au Sénégal nous parle de l’impact de la maladie à coronavirus sur son entreprise.

Comment la situation avec COVID-19 affecte votre activité  dans son ensemble?

Le premier impact de la crise sanitaire,c’est d’abord le changement de toutes nos habitudes. Pour pouvoir continuer à répondre efficacement aux demandes de transport de nos clients, nous avons dû rapidement nous réorganiser autour des activités principales. L’activité de Kamtar étant fortement digitalisée, en 2 jours, nous avons mis en place:

  • le télétravail pour nos équipes qui a permis de réduire les déplacements et d’anticiper les difficultés et les impacts d’un éventuel confinement total de la population, sur notre travail.
  • une cellule de crise opérationnelle constituée du top management pour traiter les situations au fur et à mesure qu’elles sont remontées, communiquer et former les équipes.

Ensuite, nous avons dû procéder à la réadaptation de notre planning évènementiel et de notre plan de communication. De nouvelles stratégies ont ainsi été privilégiées pour appliquer la distanciation physique :

  • Le lancement online de la plateforme Kamtar Transport pour commander et suivre sa course (emailing) en lieu et place de la conférence de presse qui était prévue ;
  • Les rendez-vous commerciaux en ligne ;
  • L’annulation de la cérémonie de célébration du deuxième anniversaire de Kamtar. Nous avons privilégié des mots à l’endroit de chacun de nos clients et partenaires pour les remercier de leur fidélité;
  • Le recrutement de partenaires transporteurs via nos réseaux sociaux.

Pour finir, nous vivons un ralentissement général de l’activité. Ce ralentissement s’explique principalement par une baisse générale de l’activité économique à la suite de la mise en application des mesures de restriction. Ensuite en Côte d’Ivoire et au Sénégal, la disponibilité du matériel roulant a fortement baissé à des taux pouvant dépasser 50%. Cette baisse de disponibilité est induite par l’augmentation de la durée des opérations de transport. En effet les camions mettent 2 à 3 fois plus temps pour finir une opération. Une livraison entre Abidjan et San Pedro durait 2 jours, aujourd’hui cette même opération dure en moyenne une semaine.

Comment votre  entreprise se prépare-t-elle pour les prochains mois?

Il n’est pas évident de faire des projections dans cette période d’incertitude. Cependant, avec l’expérience des autres pays, nous prévoyons des prochains mois difficiles. Par conséquent il va falloir garder un niveau de vigilance accrue pour préserver la santé de nos équipes et des transporteurs partenaires.

Nous travaillons quotidiennement à maintenir une grande disponibilité pour nos clients Aussi la communication est clé. Si nous restons en contact avec nos clients, nous gardons le lien pour mieux gérer notre relation pendant la pandémie et les aider à redémarrer plus facilement après celle-ci.

Nous portons une attention particulière à la team Kamtar  et nos partenaires (les transporteurs) pour les aider à  passer plus sereinement les prochains semaines et éviter l’apparition de COVID-19. Cela passe par le strict respect des gestes barrières recommandées par les autorités sanitaires et par la désinfection régulière des camions.  De plus, l’adaptation de nos méthodes de travail pour les rendent plus agiles. Nous avons implémenté le télétravail et adopté l’utilisation des plateformes collaboratives et de communication en ligne comme Google Hangouts, Google Drive, Trello, Zoom et d’autres outils.

Enfin cette crise nous permet de partager une valeur chère à notre entreprise, la solidarité.  Aussi avons-nous dès le déclenchement de la crise sanitaire contacté les autorités sanitaires ivoiriennes et les organisations à but non lucratif, pour leur mettre à disposition gratuitement notre plateforme et notre flotte de plus 4000 camions pour transporter tous les matériels de protections, de préventions et de traitement contre le COVID-19.

Quels conseils donneriez-vous aux startups africaines  pour garder la tête hors de l’eau?

Cette crise sanitaire et économique,  nous pousse à rechercher et à faire ressortir le meilleur en chacun de nous. Nous nous devons en tant que startups, mais aussi en tant PME, d’agir vite pour maintenir en vie nos entreprises et préserver le maximum d’emploi possible. Cela passe par :

  • La prise d’actions et mesures pour assurer dans un premier temps la survie de l’activité. L’idée étant de tenir le plus longtemps possible dans la mesure où nul ne peut véritablement prédire la fin de la crise : réduction des dépenses, recouvrement des créances, réorganisation de l’activité autour des fonctions vitales etc.
  • L’écoute plus que d’usage des clients, des fournisseurs, des salariés, des partenaires financiers et surtout de son environnement pour mieux anticiper et/ou agir.
  • L’amélioration la communication (qualité et régularité) auprès des salariés, des clients, des investisseurs, des fournisseurs, et du grand public, etc.
  • L’attention à porter sur les nouvelles opportunités qui naissent avec la crise ou à avenir. Car si grave soit-elle, cette crise fait naître de nouveaux besoins, et nous nous devons d’être suffisamment à l’écoute pour y répondre efficacement.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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