La première revue positive du programme de référence du Mali par le FMI consacre les efforts de discipline budgétaire et de gouvernance engagés par les autorités. Un signal de crédibilité apprécié des partenaires financiers, dans un contexte de fortes contraintes de financement.
En approuvant, le 15 décembre 2025, la première revue du programme de référence du Mali, le Fonds monétaire international (FMI) valide la trajectoire macro-budgétaire définie par les autorités maliennes depuis mars dernier. Ce programme, d’une durée de 11 mois, vise à consolider les finances publiques, renforcer la gouvernance et protéger les dépenses sociales, dans un environnement économique sous pression.
L’année 2025 a été marquée par une accumulation de chocs. Les perturbations sécuritaires ont désorganisé l’approvisionnement en carburant, pesant directement sur l’activité économique. À cela se sont ajoutées la baisse de la production d’or, les délestages électriques et le recul de l’aide extérieure. Dans ce contexte, la croissance devrait ralentir à 4,1 %, tandis que l’inflation resterait contenue autour de 3 %.
Malgré ces contraintes, le FMI souligne la qualité de l’exécution du programme. La quasi-totalité des objectifs quantitatifs à fin septembre ont été atteints, tout comme l’ensemble des repères structurels. La publication d’un rapport trimestriel sur l’utilisation des fonds issus de la Facilité de crédit rapide d’avril 2025 constitue un signal fort en matière de transparence et de gouvernance financière.
Pour les dirigeants d’entreprise et les décideurs publics, l’enjeu dépasse le court terme. Le projet de loi de finances 2026 prévoit un déficit budgétaire limité à 3 % du PIB, conformément aux règles de l’UEMOA. Cette trajectoire repose sur une stratégie de mobilisation renforcée des recettes intérieures et une maîtrise stricte des dépenses courantes, dans un contexte de coûts d’emprunt élevés et de financement extérieur limité.
Les perspectives macroéconomiques s’améliorent à partir de 2026, avec une croissance attendue à 5,5 % et une inflation en repli à 2,5 %, soutenues par une reprise de la production aurifère et une amélioration progressive de la situation sécuritaire. Néanmoins, le FMI rappelle que l’espace budgétaire restera étroit, en raison du poids du service de la dette et des besoins élevés en dépenses sécuritaires et sociales.
À court terme, la résolution des tensions sur l’approvisionnement en carburant apparaît comme un levier clé pour stabiliser l’économie. À moyen terme, la poursuite des réformes fiscales, l’amélioration de l’efficience de la dépense publique et la réduction des vulnérabilités des entreprises publiques seront déterminantes pour préserver la soutenabilité budgétaire et renforcer l’attractivité macroéconomique du pays.
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