Entre 2020 et 2024, la Suisse, la Chine et le Mali se sont imposés comme partenaires clés du commerce extérieur ivoirien. Portée par la hausse des exportations d’or et le dynamisme des échanges régionaux, la Côte d’Ivoire recompose progressivement sa carte commerciale.
Une nouvelle hiérarchie des échanges extérieurs
Selon la Direction générale des Douanes (DGD), la Suisse est devenue en 2024 le premier client du pays avec 1 668 milliards FCFA d’achats, soit 13,5 % des exportations totales, contre 463 milliards (6,5 %) en 2020.
Cette évolution importante semble principalement liée à la hausse des exportations d’or brut ou mi-ouvré, dont la valeur a bondi de 842 milliards à 1 906 milliards FCFA sur la période (+126 %). L’hypothèse d’un lien direct avec le commerce aurifère paraît solide, la Suisse étant un centre mondial du raffinage de l’or, même si d’autres produits (cacao transformé, produits manufacturés) peuvent également contribuer à ces flux.
Montée du commerce régional africain
Les Pays-Bas et le Mali complètent le trio de tête des clients de la Côte d’Ivoire, avec respectivement 1 522 milliards et 977 milliards FCFA d’achats. Le Mali affiche une progression de +156 % depuis 2020, tandis que le Burkina Faso entre pour la première fois dans le top 10 des partenaires. Ces tendances confirment la dynamique d’intégration régionale au sein de la CEDEAO et la montée du commerce intra-africain, stimulée par la logistique et la mise en œuvre de la ZLECAf.
L’Asie reste le principal fournisseur de la Côte d’Ivoire
Côté importations, la Chine conserve sa première place avec 1 619 milliards FCFA, devant le Nigeria (1 401 milliards) et la France (655 milliards). À eux trois, ces pays représentent plus du tiers des importations totales de la Côte d’Ivoire.
La structure des échanges reflète un rééquilibrage géographique :
la montée en puissance des partenaires asiatiques et africains;
et le recul relatif de l’Europe dans les flux commerciaux ivoiriens.
Une mutation structurelle à suivre
Cette recomposition géographique traduit une intégration régionale plus forte et un ancrage économique multipolaire. Pour Abidjan, l’enjeu sera de diversifier ses débouchés, tout en consolidant la sécurité de ses approvisionnements dans un environnement mondial de plus en plus fragmenté.