La reprise des prix à l’export, le redémarrage de la production industrielle et le reflux de l’inflation en avril 2025 témoignent d’un environnement conjoncturel plus favorable dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Selon la note de conjoncture économique de la BCEAO publiée pour le mois de mai 2025, plusieurs signaux macroéconomiques positifs émergent au sein de l’UEMOA, malgré un environnement mondial encore instable.
Reprise des prix à l’export : signaux favorables pour les filières extractives et agricoles
Après une forte correction en mars, l’indice des prix des produits de base exportés par les pays de l’Union a enregistré une hausse de +1,6 % en avril 2025. Cette progression est principalement tirée par le redressement des prix de l’or (+7,2 %), du cacao (+1,1 %), du coton (+0,2 %) et des engrais (phosphates : +3,2 %).
La dynamique s’explique notamment par une demande renforcée en Asie et des tensions d’offre liées aux aléas climatiques et géopolitiques.
Les acteurs des chaînes de valeur agricoles (exportateurs, transformateurs) et du secteur minier devraient bénéficier de marges rehaussées à court terme, en particulier en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Niger. Toutefois, les filières pétrole, caoutchouc et café restent sous pression.
Production industrielle : redémarrage technique dans les industries extractives
En mars 2025, la production industrielle a rebondi de +3,1 % en rythme mensuel, après un recul de -8,2 % en février. Ce redressement est porté par les secteurs extractif (+4,2 points) et eau-assainissement-déchets (+0,5 point), traduisant une amélioration des intrants industriels et des commandes en attente.
Les entreprises industrielles opérant dans les services à l’énergie, les matières premières ou les infrastructures peuvent envisager une reprise des carnets de commandes et une optimisation des capacités d’utilisation dans les prochains trimestres.
BTP et commerce de détail : des signaux hétérogènes mais globalement positifs
Le secteur des BTP affiche une progression dans la majorité des pays membres, avec des hausses notables au Sénégal (+33,3 pts), Bénin (+25,6 pts) et Côte d’Ivoire (+9,0 pts). En revanche, les perspectives restent dégradées au Mali et au Niger.
Le commerce de détail progresse également (+5,5 % en mars), porté par une reprise de la demande des ménages urbains, soutenue par le retour de la production vivrière.
Inflation en décélération : un climat plus stable pour la gestion des coûts
Le taux d’inflation dans l’UEMOA est revenu à 1,5 % en avril, contre 2,2 % en mars. Ce recul est attribuable à l’arrivée sur les marchés des récoltes vivrières et à la baisse continue des prix internationaux de nombreux produits importés. La tendance reste contrastée selon les pays, avec une stabilité au Sénégal, une hausse en Côte d’Ivoire, et un fort ralentissement au Niger et au Mali.